La première conférence internationale sur la biodiversité, organisée par le gouvernement de São Tomé-et-Príncipe, le gouvernement régional de Príncipe, en partenariat avec les Nations unies et la Banque africaine de développement (BAD) a été accueilli par la réserve de biosphère de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur l’Île de Príncipe.
Si l’on se fie à un communiqué de la BAD dont VivAfrik détient copie, la Conférence qui visait à sensibiliser sur les défis de la mobilisation de financements durables, s’est tenu les 14 et 15 mars 2024 dans l’Île de Príncipe et a identifié des mécanismes concrets pour générer des flux financiers supplémentaires en faveur de la biodiversité.
Elle a également présenté les solutions trouvées par le Mozambique, le Rwanda et le Cap-Vert pour attirer des financements climatiques innovants et des investissements de financements mixtes pour soutenir les activités de conservation terrestres (vertes) et marines (bleues).
Outre les représentants gouvernementaux de haut niveau, des représentants du corps diplomatique du Cap-Vert, de la Guinée équatoriale, du Portugal et du Brésil en poste à São Tomé, des membres de la société civile et des institutions financières participaient à la conférence ainsi que des investisseurs privés, des experts internationaux et des représentants de haut niveau de la Banque africaine de développement et des Nations unies.
Le pays insulaire, qui abrite une faune et une flore endémiques, compte près de 900 espèces végétales répertoriées, dont environ 400 sont endémiques.
« L’organisation de la conférence sur l’île a été l’occasion d’apprendre davantage sur les efforts déployés par le gouvernement régional de Príncipe pour protéger sa biodiversité. Les visites sur le terrain comprenaient la mangrove d’Abade et le parc naturel de Príncipe, où la restauration et la conservation de la biodiversité sont en cours.
La conférence était une feuille de route pour un financement bleu et vert durable pour São Tomé-et-Príncipe et d’autres petits États insulaires en développement », lit-on dans le communiqué.
« Du point de vue mondial, sans un financement adéquat, une restructuration et une coordination des mécanismes de financement multilatéraux et innovants, nous continuerons à mettre en péril la biodiversité et tous les écosystèmes essentiels à notre bien-être collectif », a soutenu le Premier ministre Patrice Trovoada qui ouvrant la conférence avant de saluer la Banque africaine de développement et les Nations unies pour leur soutien à l’organisation de l’événement.
S’exprimant au nom du président de la BAD, Akinwumi Adesina, le chef du bureau pays de la Banque pour São Tomé-et-Príncipe, Pietro Toigo, a déclaré que « transformer le capital naturel en flux financiers qui peuvent être déployés pour le développement est un élément clé d’un règlement équitable de la question climatique.
La Banque africaine de développement s’est engagée à mettre à disposition son expertise financière et son capital pour fournir des solutions innovantes aux pays africains riches en ressources naturelles comme São Tomé-et-Príncipe ».
De son côté, Olavo Correia, ministre des Finances, de la Promotion de l’entrepreneuriat et de l’Économie numérique du Cabo Verde a souligné dans le texte qu’« il est fondamental de traiter le changement climatique comme une urgence à grande échelle et rapidement et, créer un impact pour les populations, en particulier pour les jeunes et les femmes ».
Plusieurs pays africains ont l’expérience des véhicules de financement innovants : l’échange dette contre nature et l’émission d’obligations bleues aux Seychelles, les fonds d’investissement à impact et de conservation du Mozambique et du Rwanda, et le Fonds pour la biodiversité de São Tomé-et-Príncipe en cours de création.
Le principal message pour mobiliser le financement de la biodiversité auprès des bailleurs de fonds et du secteur privé
Les pays africains doivent disposer d’un cadre politique et d’un environnement de gouvernance cohérents pour mettre en place des véhicules de mobilisation des ressources clairement dédiés et indépendants et pour insister sur la bonne gouvernance, la responsabilité, l’engagement et la transparence afin d’assurer des activités de conservation durables.
Selon le document officiel, la Banque africaine de développement a fixé et atteint des objectifs ambitieux en matière de financement de la lutte contre le changement climatique en s’engageant, en 2018, à investir au moins 40 % du total de son programme de prêts dans des activités liées au climat, et au moins la moitié du montant dans l’adaptation.
En 2023, 55 % de son programme de prêt était consacré au financement climatique, dont 56 % à l’atténuation et 44 % à l’adaptation. En 2023, la Banque a octroyé des prêts d’un montant total 10,6 milliards de dollars, dont 5,8 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique.
Le personnel de la Banque africaine de développement a souligné lors des tables rondes, le soutien croissant de l’institution à l’action climatique à travers le lancement et l’opérationnalisation du Guichet d’action climatique mis en place lors de la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement.
Ils ont aussi cité les différents fonds fiduciaires, les structures d’atténuation des risques telles que les garanties partielles de crédit pour réduire les risques des transactions sur le marché des capitaux par rapport aux cadres de financement durable, entre autres initiatives.
Gareth Philips, chef de la Division du financement du climat à la Banque, a annoncé le financement de la première phase du Mécanisme des bénéfices de l’adaptation des Nations unies, un mécanisme innovant de mobilisation de financements nouveaux et supplémentaires des secteurs public et privé pour renforcer les mesures d’adaptation au changement climatique, actuellement à l’essai dans certains pays africains.
VivAfrik