L’ancien président des États-Unis Donald Trump va vivre, lundi, une journée décisive devant la justice de l’État de New York. Elle doit fixer une nouvelle date pour son procès dans une affaire de paiements à une actrice de films X, ainsi qu’un délai limite pour le règlement de très lourdes amendes. France 24 fait le point sur les principales affaires impliquant celui qui espère reconquérir la Maison Blanche en novembre*.
C’est devenu une routine pour lui. Donald Trump se présente, lundi 25 mars, devant un juge du tribunal pénal de Manhattan, qui doit convenir d’une nouvelle date pour son procès historique dans l’affaire Stormy Daniels. Ce même jour, le magnat de l’immobilier doit fournir la garantie de paiement d’amendes s’élevant à près d’un demi-milliard de dollars.
Malgré les poursuites qui s’accumulent contre lui, Donald Trump a obtenu mi-mars le nombre de délégués nécessaires pour s’assurer l’investiture du Parti républicain.
Tentative de manipulation de scrutin, assaut du Capitole, documents classifiés retrouvés à son domicile… France 24 fait le point sur les principales affaires impliquant l’ancien président de 77 ans.
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La tentative de manipulation du scrutin en Géorgie
Le 3 janvier 2021, le Washington Post rend public l’enregistrement d’un appel téléphonique entre Donald Trump et Brad Raffensperger, le secrétaire d’État de Géorgie. Lors de cet appel, Donald Trump demande au responsable de « trouver » les quelque 12 000 bulletins de vote à son nom qui lui manquent pour remporter cet État-clé de la présidentielle.
Brad Raffensperger refusant de s’exécuter, l’ex-président le menace de poursuites judiciaires s’il ne trouve pas les voix dont il a besoin.
La diffusion de cet appel téléphonique entraîne l’ouverture d’une enquête. Le 14 août 2023, la justice de Géorgie inculpe Donald Trump et 18 autres personnes pour leurs tentatives présumées illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans cet État.
Aucune date de procès n’a encore été fixée.
Même si Donald Trump est élu président en novembre, il ne pourra pas se gracier lui-même ou obtenir l’abandon des poursuites pour les crimes commis dans l’État de Géorgie, qui possède son propre système de justice pénale, indépendant du système fédéral.
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Le rôle de l’ex-président dans l’attaque du Capitole à Washington
Le 6 janvier 2021, une foule de partisans de Donald Trump prend d’assaut le siège du Congrès américain. Les scènes de violence et de chaos choquent l’Amérique et le monde. Au moins cinq personnes meurent en marge de l’attaque et 140 policiers sont blessés.
Plus de deux ans et demi après les événements, le 18 juillet 2023, Donald Trump annonce avoir reçu une lettre du procureur spécial Jack Smith l’informant qu’il est visé personnellement par une enquête fédérale sur les tentatives d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020, et notamment l’assaut contre le Capitole.
Le 1er août 2023, Donald Trump est inculpé de « complot à l’encontre de l’État américain », entrave à une procédure officielle et atteinte aux droits électoraux.
Selon l’acte de mise en accusation, le républicain « était déterminé à rester au pouvoir malgré sa défaite ». Il est accusé d’avoir fait de fausses déclarations sur l’élection, d’avoir incité ses partisans à se rendre au Capitole et d’avoir participé à l’organisation de l’assaut. L’acte d’accusation est le plus grave jamais prononcé contre un ancien chef d’État américain.
Initialement prévu à partir du 4 mars 2024, le procès fédéral à Washington a été différé, après que Donald Trump a invoqué une immunité pénale en tant qu’ex-président. La Cour suprême a accepté de se saisir de la question et fixé les débats au 25 avril, avant une décision attendue en juin, voire juillet, la procédure étant suspendue d’ici là.
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La gestion négligente de documents classifiés à Mar-a-Lago
Le 8 août 2022, la luxueuse résidence de l’ex-président à Mar-a-Lago, en Floride, est perquisitionnée par la police fédérale (FBI), où une trentaine de boîtes, avec des documents allant « du confidentiel au top secret », sont retrouvées. La loi oblige pourtant tout président à transmettre l’ensemble des documents classifiés en sa possession aux Archives nationales en quittant son poste.
Le 8 juin 2023, l’ex-président est inculpé par la justice fédérale, accusé d’avoir mis la sécurité des États-Unis en péril.
Il est visé par 37 chefs d’inculpation, notamment « rétention d’informations portant sur la sécurité nationale » et « entrave à la justice ».
Inculpé fin juillet de chefs supplémentaires, il nie en bloc toutes les accusations. Le procès est prévu à partir du 20 mai 2024, mais sera probablement reporté de plusieurs mois en raison de possibles chevauchements avec les autres procédures pénales contre l’ex-président. Le 14 mars 2024, ses avocats demandent l’abandon des poursuites devant un tribunal de Floride qui la refuse.
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L’affaire Stormy Daniels
Le 12 janvier 2018, le Wall Street Journal révèle que Michael Cohen, avocat de Donald Trump, a versé 130 000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels pour acheter son silence sur une liaison présumée avec le candidat, juste avant l’élection présidentielle de 2016.
Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, assure qu’elle a eu une relation extraconjugale avec le magnat de l’immobilier dix ans plus tôt, ce que l’intéressé dément.
Qu'est-ce que l'affaire #StormyDaniels, pour laquelle l'ancien président américain Donald #Trump est inculpé ?
Retour sur les origines de cette inculpation historique, une première pour un ancien président des #ÉtatsUnis 🇺🇸 pic.twitter.com/c35f5igEel
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) March 31, 2023
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Agression sexuelle, fraudes fiscales… Les autres condamnations
En 2019, E. Jean Carroll, une ancienne journaliste, accuse dans un ouvrage l’ex-président des États-Unis de l’avoir violée trente ans plus tôt. Elle l’attaque au civil en novembre, l’accusant de l’avoir diffamée pour avoir qualifié de « mensonge complet » ses accusations de viol.
Trois ans plus tard, en novembre 2022, elle intente un procès pour viol contre Donald Trump, une action possible grâce à une nouvelle loi de l’État de New York permettant aux victimes d’agressions sexuelles de lancer une action au civil, même s’il y a prescription en matière pénale.
Le 9 mai 2023, Donald Trump est reconnu coupable d’une agression sexuelle – et non d’un viol – et est condamné à verser cinq millions de dollars de dommages et intérêts à la plaignante. La victime dépose de nouveau plainte fin juin pour diffamation.
Le 26 janvier 2024, il est condamné à verser 83,3 millions de dollars de dédommagement à l’autrice.
Le 13 janvier, la Trump Organization, l’entreprise familiale de l’ancien président, est condamnée à une amende « maximale » de 1,6 million de dollars pour fraudes financières et fiscales, notamment dans le but de cacher aux services fiscaux des compensations financières de certains hauts dirigeants.
Le 25 mars 2024, Donald Trump doit fournir la garantie qu’il paiera près d’un demi-milliard de dollars d’amendes auquel il a été condamné au civil, avec ses fils Eric et Don Jr.
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