La Facilité africaine de l’eau a approuvé un don d’environ deux millions d’euros au Burundi pour le projet dénommé « Développement des ressources en eau et du barrage polyvalent de Ruvyironza » (PRODERER), afin d’améliorer la sécurité hydrique et alimentaire du pays, et de renforcer l’accès à l’électricité de la population.
Bien que le Burundi soit une nation agraire, il est confronté à une insécurité alimentaire et énergétique. Environ 92 % des terres sont utilisées pour l’agriculture, qui constitue la principale source de revenus et de subsistance pour environ 90 % de la population et fournit 80 % des emplois.
D’après un communiqué de la Banque africaine de développement (BAD), la sécurité énergétique du Burundi est également faible, avec un manque généralisé d’accès à l’électricité (11,1 % en 2020) et des coûts de production élevés (0,20 dollar par kW).
Les services de base en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène restent insuffisants ; seulement 62,4 % de la population a accès à des services d’eau potable (57,7 % dans les zones rurales, 90,7 % dans les zones urbaines).
On estime que 45,7 % de la population a accès à des services d’assainissement de base (46,4 % dans les zones rurales, 41,3 % dans les zones urbaines) et que seulement 6,3 % de la population a accès à des services d’hygiène de base (4,1 % dans les zones rurales, 19,4 % dans les zones urbaines).
Le financement de la Facilité africaine de l’eau facilitera la mise en œuvre du projet PRODERER, qui améliorera la résilience socio-économique des populations dans les zones du projet en augmentant la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique.
Les travaux comprennent plusieurs études de faisabilité pour les infrastructures hydrauliques, hydroagricoles et hydroélectriques, dont l’important barrage polyvalent de Ruvyironza dans la province de Gitega. Les résultats attendus comprennent une disponibilité accrue de l’eau pour la production d’énergie hydroélectrique, l’irrigation et la consommation domestique, ainsi que l’adaptation et la résilience au changement climatique grâce à l’amélioration des capacités de stockage de l’eau, lit-on dans le document officiel.
D’après le coordinateur de la Facilité africaine de l’eau, Mtchera Chirwa, qui s’exprimait dans des propos relayés par le texte, « la préparation d’études de faisabilité bancables jettera les bases du développement d’infrastructures polyvalentes de stockage et d’approvisionnement en eau, dont le Burundi a grand besoin.
Cela contribuera à renforcer la sécurité de l’eau dans la région, ce qui permettra d’améliorer les moyens de subsistance, les résultats sanitaires, ainsi que l’adaptation et la résilience au changement climatique ».
Les résultats attendus du développement de l’infrastructure comprennent la production de 22 mégawatts d’hydroélectricité et la fourniture de services d’eau et d’assainissement à plus de 270 000 ménages ruraux dans les provinces les plus touchées par le manque d’approvisionnement en eau, à savoir Cankuzo, Gitega, Karuzi, Muyinga et Ruyigi.
Le projet permettra également d’établir un périmètre irrigué s’étendant sur 14 674 hectares, parallèlement aux efforts de restauration des bassins versants dégradés en amont.
Le texte a précisé que parmi les bénéficiaires du projet, il faut compter 417 000 personnes supplémentaires dans les zones urbaines de Gitega, Muyinga, Cankuzo et Karuzi, surtout en ce qui concerne les investissements dans l’accès à l’eau potable, la production et la distribution d’énergie.
Quinze agents des ministères concernés recevront une formation. Au total, 681 546 personnes, dont 50 % de femmes, en bénéficieront. Le projet devrait générer 244 emplois pendant la phase de préparation et entre 5 000 et 7 200 emplois lors des investissements en aval.
Le ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage mettra en œuvre le projet avec l’appui technique du Programme d’action subsidiaire des lacs équatoriaux du Nil sur une période de 24 mois, à compter de mars 2024.
Le projet PRODERER s’aligne sur la stratégie 2017-2025 de la Facilité africaine de l’eau et répond à trois des « High 5 » de la Banque africaine de développement : « Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie », « Nourrir l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».
Il s’aligne également sur les piliers stratégiques de l’eau du Document de stratégie pays 2019-2023 de la Banque pour le Burundi et reflète les piliers I et II du Cadre stratégique sur le changement climatique et la croissance verte 2021-2030 du pays, a-t-on conclu dans le communiqué.
VivAfrik