L’intelligence artificielle peut aider les météorologues « à tenir compte des scénarios extrêmes, qui ont peu de risques de se produire mais (qui) peuvent avoir un fort impact« , comme une tempête.
« Je n’exclus pas qu’à terme, d’ici dix à vingt ans, on puisse disposer de prévisions automatiques, sans supervision humaine, affirme Marc Pontaud, directeur de la recherche à Météo France. Mais pour l’instant, nous envisageons l’IA comme un outil facilitant le travail du prévisionniste. » Pour en tirer parti, cinq nouveaux chercheurs ont rejoint le Centre national de recherches météorologiques (CNRM) à Toulouse, en renfort de la dizaine de scientifiques qui planchaient déjà sur la question.
Gagner deux à trois heures d’anticipation
Prévoir la météo consiste à utiliser des modèles de simulation, représentations forcément imparfaites du comportement de l’atmosphère. Depuis la fin des années 2000, plusieurs scénarios d’évolution sont élaborés. Ceux qui convergent le plus forment le scénario moyen, le plus probable. « L’IA peut nous aider à tenir compte des scénarios extrêmes, qui ont peu de risques de se produire mais peuvent avoir un fort impact, comme une tempête ou une averse de grêle », explique Marc Pontaud. Ainsi, les observations atmosphériques et les prévisions du modèle sont croisées dans la moulinette de l’IA de quart d’heure en quart d’heure. « Gagner deux à trois heures d’anticipation sur l’événement est déterminant pour protéger les personnes et les biens », souligne le météorologue.
Une résolution de quelques centaines de mètres
Les futures étapes sollicitant l’IA sont multiples. « L’État nous demande d’aller jusqu’à la prévision d’impact, autrement dit, par exemple, d’être capables de préciser s’il y aura des arbres arrachés. » Bilans des tempêtes, déclarations de sinistres, archives des mairies : le champ des données existantes sur les événements passés est immense. En temps réel, les stations météo des particuliers reliées à une box internet, les voitures instrumentées ou les téléphones portables équipés de capteurs de pression pourront également être utilisés. « Nous visons, d’ici cinq à dix ans, une résolution de quelques centaines de mètres pour nos prévisions contre 1,3 kilomètre aujourd’hui, anticipe Marc Pontaud. Mais il va falloir récupérer les données et les traiter. » Un travail de Titan, vu l’ouragan de data qui se profile à l’horizon.
Source: news.yahoo
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