Des soldats de l’armée malienne et des mercenaires russes du groupe Wagner sont entrés, dimanche 7 avril, sur le territoire mauritanien. L’incursion a été réalisée dans le cadre d’une opération antiterroriste au sujet de laquelle ni Bamako ni Nouakchott n’ont communiqué officiellement mais au cours de laquelle, selon les informations de RFI, trois civils ont été blessés par balles.
Cela s’est passé dans le village de Madallah, près de Fassala, Wilaya du Hodh El Chargui, dans le sud-est de la Mauritanie.
Ils recherchaient des jihadistes de la Katiba Macina du Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), liés à al-Qaïda.
Selon les sources locales – élus, habitants et professionnels de la veille sécuritaire – jointes par RFI, les militaires maliens et leurs supplétifs russes de Wagner ont passé la frontière mauritanienne avant 10h du matin. Puis, ils sont entrés dans le village de Madallah et ont ouvert le feu.
Trois jeunes civils qui circulaient à moto ont été blessés. Des habitations ont également été endommagées par les balles. Quatre hommes ont été arrêtés et interrogés par les militaires maliens et leurs supplétifs de Wagner, avant d’être relâchés.
Des soldats mauritaniens se sont ensuite rendus dans le village de Madallah pour tenter de rassurer les habitants et leur conseiller d’éviter de circuler dans cette zone frontalière à risque.
« Ce n’est pas une erreur, ils poursuivaient des terroristes », confirme une source sécuritaire malienne qui assure que plusieurs jihadistes auraient été tués au cours de l’opération, sans préciser leur nombre ni de quel côté de la frontière. La vaste forêt de Wagadou – zone refuge pour les terroristes du Jnim, côté malien – est toute proche.
Les incidents impliquant l’armée malienne et Wagner à la frontière mauritanienne sont réguliers.
Il y a deux ans, une commission d’enquête mixte avait même été mise en place après la mort de plusieurs civils mauritaniens. Sollicitée par RFI, l’ambassade de Mauritanie à Bamako n’a pas apporté de commentaires et Nouakchott n’a pas communiqué officiellement. Quant à l’armée malienne, elle n’a pas donné suite.
L’armée n’a pas non plus souhaité répondre au sujet du tir de drone effectué dimanche matin près de Zorho, à une centaine de kilomètres au nord de Ber, dans la région de Tombouctou.
Selon plusieurs sources sécuritaires et civiles locales, cette frappe a tué une femme et ses deux enfants. L’armée n’a pas communiqué officiellement sur cette frappe de drone.
rfi