Le pays partage une frontière de 2 400 kilomètres avec la Birmanie, plongée dans le chaos depuis qu’une junte a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2021, renversant un gouvernement démocratiquement élu.
« Nous nous sommes préparés depuis un certain temps et nous pouvons accueillir temporairement environ 100 000 personnes dans la zone de sécurité thaïlandaise », a déclaré Parnpree Bahiddha-Nukara, le ministre des affaires étrangères thaïlandais, alors que les combats continuent entre l’armée birmane et ses opposants pour le contrôle d’une ville frontalière.
La Thaïlande partage une frontière de 2 400 kilomètres avec la Birmanie, plongée dans le chaos depuis qu’une junte a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2021, renversant un gouvernement démocratiquement élu.
La guerre civile dans ce pays d’Asie du Sud-Est s’est intensifiée ces derniers mois et des forces opposées aux militaires ont progressé dans plusieurs régions du pays jusqu’alors paisibles.
Samedi 6 et dimanche 7 avril, des médias locaux ont rapporté des combats intenses entre l’armée birmane et des groupes opposés à la junte près de la ville birmane de Myawaddy, séparée de la ville thaïlandaise de Mae Sot par la rivière Moei. Des combats éclatent périodiquement le long de la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie et des Birmans se réfugient par dizaines en Thaïlande avant de retourner chez eux quand le calme est revenu.
Des vols « spéciaux » pour rapatrier des Birmans
Bien qu’il n’y ait pas d’« évacuation massive » en cours, selon le chef de la diplomatie thaïlandaise, des personnes franchissent la frontière. Ce dernier a souligné qu’elle restait ouverte et que les échanges commerciaux se poursuivaient à Mae Sot et à Myawaddy. « Il n’y a pas de combat, le commerce continue, même s’il diminue », a-t-il déclaré, précisant que les échanges avaient chuté d’environ 30 % au cours de l’année écoulée.
Myawaddy est le troisième point de passage frontalier de Birmanie.
Selon le ministère du commerce de la junte, 1 milliard d’euros de biens y ont transité pendant les douze derniers mois. Plus tôt dans la journée de mardi, le premier ministre, Srettha Thavisin, et des hauts fonctionnaires thaïlandais se sont réunis pour discuter de la question de la frontière. « Le premier ministre est inquiet d’une possible aggravation de la situation », a déclaré M. Parnpree.
Lundi, le gouvernement thaïlandais avait annoncé que la junte birmane avait demandé et obtenu la permission d’effectuer des vols « spéciaux » pour rapatrier des Birmans se trouvant en Thaïlande, après des combats sur un point de passage stratégique en Birmanie.
La Thaïlande n’est pas signataire de la convention des Nations unies sur les réfugiés et ne fait pas de distinction entre les réfugiés et les autres migrants.
Toutefois, des dizaines de milliers de personnes ayant fui la Birmanie depuis les années 1980 vivent déjà dans des campements informels installés par les autorités thaïlandaises près de la frontière.
lemonde