Les entreprises et gouvernements africains ont besoin de plus de ressources en devises, et le marché international affiche une certaine ouverture face à ce besoin. Mais pour beaucoup d’émetteurs de la région, les émissions d’obligations internationales restent complexes.
Les émissions d’obligations internationales originaires d’Afrique ont déjà franchi le seuil de 10 milliards de dollars, depuis le début de l’année. Bien que ce montant paraisse modeste comparativement aux 1217 milliards de dollars d’émissions à l’échelle mondiale durant la même période, il représente une avancée notable pour le continent africain.
Ces émissions, qui s’élèvent à 14,8 milliards de dollars, représentent 67,8 % du total enregistré en 2023. Elles approchent déjà de la moitié du volume total de 2022, fixé à 22,8 milliards de dollars, alors que nous ne sommes qu’à la fin du premier trimestre.
De nombreux analystes interprètent cette dynamique comme un renouvellement de l’intérêt des investisseurs internationaux pour l’Afrique, malgré les craintes de surendettement et les risques de défaut soulignés par les agences de notation.
Toutefois, un examen plus détaillé des opérations révèle un tableau plus nuancé. La Banque africaine de développement (BAD), seule entité africaine bénéficiant d’une note triple A, s’est distinguée comme le principal émetteur, avec sept des dix-sept émissions recensées durant cette période.
Par ailleurs, Anglo American, un acteur majeur de l’industrie minière basé en Afrique du Sud, a contribué à ce total avec trois émissions. Les émissions provenant d’entreprises africaines ont ainsi généré 5,2 milliards de dollars.
Du côté des Etats, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Kenya se sont également distingués, mobilisant ensemble 4,85 milliards de dollars et recevant divers degrés d’intérêt de la part des investisseurs.
En outre, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a marqué sa première incursion dans ce domaine, contribuant à l’essor des obligations internationales durables de la région, qui ont atteint un nouveau sommet de 4 milliards de dollars.
L’horizon semble prometteur avec d’autres émissions attendues d’Afrique. Les signes de stabilisation au Sénégal, ainsi qu’une rhétorique apaisée de la part de ses dirigeants, renforcent la confiance des investisseurs.
Le Nigeria, préparant également une émission et ayant mandaté des banques pour orchestrer l’opération, vise une réalisation pour juin 2024, témoignant ainsi de l’attrait soutenu pour le marché des obligations internationales africaines.
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