En 2023, l’industrie du capital-investissement en Afrique a vu une baisse de 48% des sorties et une diminution de 22% des investissements à 5,9 milliards de dollars, principalement dues à des défis macroéconomiques.
Les acteurs de l’industrie du capital-investissement actifs en Afrique ont réalisé 43 sorties seulement en 2023, ce qui représente une baisse de 48% par rapport au sommet atteint en 2022 (82 sorties), selon un rapport publié le 31 mars dernier par l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA).
Intitulé « 2023 African Private Capital Activity Report », le rapport précise que cette baisse du nombre des firmes de capital-investissement qui se sont débarrassées de certaines entreprises de leur portefeuille est la plus forte au cours de la décennie 2014-2023.
Cela s’explique essentiellement par la persistance des incertitudes macroéconomiques dans un contexte marqué par le resserrement des politiques monétaires et la hausse de l’inflation, qui a entraîné une baisse des valorisations des entreprises et des opportunités de sortie très limitées.
Toutes les voies de sortie ont été concernées par la baisse de l’activité.
Les cessions de participations à des acheteurs professionnels (trade buyers) sont restées la voie de sortie la plus courante sur le continent pour la cinquième année consécutive, avec plus de 41% du total des opérations recensées durant l’année écoulée, devant les ventes d’actifs à d’autres firmes de private equity ou des entreprises financières (32,5%), le Management buy-out/rachat d’une entreprise par ses cadres dirigeants (16,3%) et les introductions en Bourse (2 ,3%).
L’Afrique australe en tête de liste
Le rapport révèle également que les firmes de capital-investissement ont injecté 5,9 milliards de dollars dans des entreprises africaines en 2023. Ce montant en baisse de 22% par rapport à celui enregistré en 2022 reflète la prudence des investisseurs dans un contexte de défis macroéconomiques.
Malgré ce déclin, la valeur des transactions est restée supérieure à la moyenne enregistrée au cours de la dernière décennie (4,7 milliards de dollars), grâce notamment à hausse des investissements répertoriés durant le deuxième semestre de l’année écoulée (+35 % par rapport au premier semestre 2023).
Cette hausse des investissements, dont le montant a atteint 3,4 milliards de dollars au cours du second semestre 2023, a été principalement tirée par deux transactions d’un montant supérieur à 250 millions de dollars chacune dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique du Sud.
Le nombre de transactions recensées durant l’année écoulée à, quant à lui, atteint 450, enregistrant ainsi une baisse de 28% comparativement à l’année précédente.
La répartition des investissements par sous-région montre d’autre part que l’Afrique australe a accaparé 44 % du montant total des investissements réalisés sur le continent en 2023, devant l’Afrique du Nord (15%), l’Afrique de l’Est (14%), l’Afrique de l’Ouest (11%) et l’Afrique centrale (1%), alors que 15 % des investissements ont été réalisés dans des entreprises qui opèrent en Afrique sans y être basées.
Le rapport révèle par ailleurs que les gestionnaires de fonds de capital-investissement dédiés à l’Afrique ont levé un montant total de 4,9 milliards de dollars en 2023.
Sur ce montant, 1,9 milliard de dollars ont été levés dans le cadre de clôtures finales et 3 milliards dans le cadre de clôtures intermédiaires.
ecofin