Longtemps considéré comme moins intéressant que Chrome ou Edge, Safari vient peut-être de bénéficier d’améliorations assez significatives pour lui permettre de mieux rivaliser avec ses concurrents.
L’équipe WebKit d’Apple se targue d’une amélioration massive des performances de Safari, revendiquant un gain de 60 % dans les derniers tests de référence du navigateur. L’impressionnant travail d’optimisation vise Speedometer 3.0, le plus récent test de l’industrie pour l’évaluation des performances des applications web.
Pour les non-initiés, Speedometer est un benchmark de navigateur co-développé par Apple, Google, Mozilla et d’autres afin d’établir une méthode unifiée d’évaluation des performances des applications web dans le monde réel à travers différents moteurs et plateformes.
La version 3.0 a été lancée en mars et constitue une “avancée majeure”, avec des tests plus complets et des charges de travail plus réalistes.
SAFARI EST DÉSORMAIS BEAUCOUP MOINS LENT QUE L’ANNÉE DERNIÈRE
Dans une étude technique approfondie publiée cette semaine, les ingénieurs d’Apple ont détaillé des mois de modifications et d’ajustements sous le capot du moteur de rendu WebKit qui alimente Safari. Alors que de nombreuses optimisations de code individuelles ont apporté des gains mineurs, Apple affirme que les améliorations cumulées ont entraîné un bond spectaculaire de 60 % des scores de Speedometer 3.0 entre Safari 17.0 et 17.4, c’est-à-dire entre septembre 2023 et aujourd’hui.
« Grâce à toutes ces optimisations et à des dizaines d’autres, nous avons pu améliorer le score global de Speedometer 3.0 de ~60 % entre Safari 17.0 et Safari 17.4 », écrit l’équipe WebKit. « Nous sommes ravis d’offrir ces améliorations de performance à nos utilisateurs, ce qui permet aux développeurs web de créer des sites et des applications web plus réactifs et plus rapides que jamais ».
SAFARI EST-IL ENFIN DEVENU PLUS RAPIDE QUE CHROME ?
Bien entendu, les critères de référence ne racontent qu’une partie de l’histoire. Les performances réelles peuvent varier considérablement en fonction des technologies web spécifiques et des bases de code utilisées. Mais les améliorations spectaculaires des scores démontrent au moins que le navigateur est plus rapide qu’il ne l’était l’année dernière.
Si Google Chrome était jusqu’à présent le navigateur Internet le plus rapide, même sur macOS, où il se targuait d’être au moins 7 % plus véloce que le navigateur maison d’Apple, les cartes ont peut-être désormais été redistribuées.
Avec de telles améliorations des performances, il n’est pas impossible que Safari ait désormais repris sa place de leader dans l’écosystème d’Apple. Il faudra évidemment attendre des tests comparatifs plus approfondis pour savoir lequel domine l’industrie à l’heure actuelle.
Pour les utilisateurs, les avantages concrets pourraient se traduire par des animations plus fluides, des temps de chargement plus courts et une réactivité générale plus rapide lors de la navigation sur des sites web à forte intensité graphique, de l’exécution d’applications web, du visionnage de vidéos en streaming, etc.
Les développeurs bénéficient d’une plus grande marge de manœuvre pour créer des expériences web plus intéressantes.
Rappelons aussi qu’à cause des nouvelles règles européennes sur le numérique, Apple a été contraint d’annoncer des changements radicaux sur Safari et ses autres produits. Les utilisateurs seront par exemple en mesure de choisir un autre moteur de recherche par défaut lorsqu’ils ouvriront Safari pour la première fois, et même abandonner WebKit pour Chromium, utilisé dans les navigateurs Edge ou Chrome.
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