Hong Kong a fermé ses portes, hier mercredi, à une émissaire de l’ONG de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF). Elle venait assister au procès de Jimmy Lai, le fondateur et dirigeant du groupe de presse d’opposition Next
Quelques minutes après le passage à la douane sans encombre de Cédric Alviani, le directeur Asie de RSF, basé à Taïwan, la directrice du plaidoyer de l’ONG, Aleksandra Bielakowska, de nationalité polonaise, l’a prévenu par téléphone que, elle, elle était retenue. « Moi, je pense que la seule raison pour laquelle Aleksandra a été ciblée et pas moi, c’est qu’elle était en décembre au procès de Jimmy Lai et que son nom a été cité dans les médias.
Je ne sais pas comment fonctionne la loi hongkongaise, s’il y a une liste de persona non grata ou simplement s’il existe une liste noire qu’on donne aux agents des douanes en leur demandant de prévenir la sécurité nationale en cas de problème. »
Après avoir été minutieusement fouillée, longuement interrogée à plusieurs reprises, Aleksandra Bielakowska a dû signer un document indiquant qu’elle avait été « arrêtée et déportée ».« Ils m’ont remise dans l’avion et ils ont donné mes papiers au personnel de bord et ont dit que je n’y avais pas accès jusqu’à l’arrivée à Taïwan, raconte-t-elle.
Dans l’avion, le staff était très aimable, mais jusque-là, j’ai été traitée comme une criminelle. »
Un représentant de Reporters sans frontières (RSF) a été expulsé de Hong Kong à son arrivée. Il venait surveiller le procès du patron de presse Jimmy Lai. https://t.co/zdLLeXFQTv
— Stéphane Lagarde (@StephaneLagarde) April 10, 2024
Depuis quelques années, Hong Kong a refusé l’entrée à plusieurs chercheurs, y compris français, ainsi qu’à des défenseurs des droits de l’homme et à au moins un journaliste japonais. Les autorités refusent systématiquement de justifier ces déportations.
rfi