Le tramadol, principal traitement opioïde, continue à faire l’objet d’usages abusifs en France, a prévenu jeudi l’agence du médicament, sur fond d’inquiétudes quant au risque de dépendance à cet antidouleur.
« L’enquête d’addictovigilance sur le tramadol montre la persistance des signalements d’abus et de dépendance dans des contextes de mésusage ou d’usage détourné », rapporte dans un communiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le tramadol est le principal traitement de la famille des opioïdes.
Ces derniers sont généralement utilisés comme antidouleur, mais présentent un risque élevé de dépendance avec d’importants risques pour la santé.
Les opioïdes, prescrits et consommés de manière largement incontrôlée aux Etats-Unis, y ont provoqué une crise sanitaire massive ces dernières décennies, en particulier avec le fentanyl.
En France, la situation est sans commune mesure, mais nombre de professionnels de santé s’inquiètent d’une augmentation des cas d’usage détourné d’opioïdes comme le tramadol, notamment utilisé comme sédatif.
Pour contrôler le risque de dépendance, l’ANSM a pris plusieurs mesures. Depuis 2020, par exemple, une prescription de tramadol ne peut plus courir que sur 12 semaines et non sur un an comme auparavant.
L’agence a fait part jeudi d’une autre mesure.
Elle a demandé aux fabricants de tramadol, voici un an, de fabriquer de plus petites boîtes: 10 à 15 comprimés ou gélules.
« Diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes vise à réduire le risque d’utilisation prolongée, et donc d’abus et de dépendance », explique l’ANSM.
« Cette mesure limite également les possibilités de stockage familial et donc de risques pour les proches », ajoute-t-elle.
Mais « les conditionnements plus importants, adaptés à des traitements de plus longue durée, restent disponibles », précise l’agence.
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