Giorgia Meloni est attendue en Tunisie mercredi 17 avril. C’est la quatrième fois qu’elle se rend à Tunis en moins d’un an. Comme à chaque fois, la présidente du Conseil italien a prévu d’y parler immigration. L’an dernier, la Tunisie était le principal point de départ des migrants vers l’Union européenne. Dans la nuit du 12 au 13 avril, la présidence tunisienne a rendu public un communiqué qui laisse entendre qu’elle ne compte pas se faire dicter sa loi.
Comme souvent quand il veut faire passer un message, le président tunisien s’est fendu d’un communiqué dans la nuit, puis d’une vidéo dans laquelle on le voit donner ses instructions à son ministre des Affaires étrangères.
Alors que Giorgia Meloni entend montrer qu’elle fait du dossier de l’immigration illégale une de ses priorités, n’hésitant pas à se déplacer pour rappeler à la Tunisie qu’elle doit tenir ses frontières, le président Kaïs Saïed a pris les devants en rappelant que sa nation ne se laisserait pas dicter de décisions de l’étranger.
Et que la Tunisie n’accepte ni d’être une terre de transit, ni un pays dans lequel les migrants illégaux peuvent s’établir.
Ces déclarations interviennent alors qu’après une baisse très significative ces derniers mois, les départs repartent à la hausse et alarment l’Italie : 8 000 en trois semaines, selon les chiffres officiels italiens. Une poussée, à moins de deux mois des élections européennes, qui a de quoi faire désordre en Italie.
Si chacun des dirigeants tente – à l’échelle nationale – de montrer qu’il agit pour l’intérêt de son pays, Giorgia Meloni et Kaïs Saïed devront cependant trouver un socle commun à défendre mercredi 17 avril à Carthage. Une chose est sûre en tout cas : la campagne pour les Européennes passe par Tunis.
RFI.