La flexibilité… dans un rayon de 25 km: les infirmières ne veulent pas donner cette «carte blanche»

La grogne contre la FIQ s’intensifie depuis le rejet de l’entente avec le gouvernement

Des infirmières s’inquiètent d’être forcées de travailler dans un autre hôpital sans préavis et refusent de donner «carte blanche» au gouvernement dans sa nouvelle réforme, dont les répercussions sont encore «floues».

Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont rejeté l’offre patronale de nouvelle convention collective à 61%, a annoncé le syndicat samedi, après plus d’un an de négociation. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses infirmières déplorent le flou qui persiste sur la «flexibilité» exigée par le gouvernement.

Au bout de la ligne, c’est vrai que c’est flou. C’est hypothétique», souligne Brigitte Petrie, présidente du syndicat local des infirmières du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est.
C’est la carte blanche que les gens ne veulent pas donner», ajoute-t-elle.
La flexibilité... dans un rayon de 25 km: les infirmières ne veulent pas donner cette «carte blanche»

Ce matin, la direction de la FIQ a refusé de révéler au Journal les raisons précises qui ont fait achopper l’entente puisqu’elle doit d’abord consulter ses membres.

Pourquoi les membres de la FIQ ont-ils rejeté l’offre?

Avec la création de l’Agence Santé Québec, de nouveaux centres d’activités seront créés et pourraient regrouper des hôpitaux ou des centres d’hébergement. Une infirmière pourrait être appelée à changer d’établissement sans préavis, selon les besoins. Elle pourrait aussi devoir changer de département, ce qui soulève des questions sur la formation et la qualité des soins.

Dans la région de Montréal, le rayon de déplacement est de 25 km. En région, la limite est fixée à 35 km. Toutefois, les modalités de transfert demeurent floues pour plusieurs infirmières.

«La majorité, [ce] sont des femmes, des mères. Du jour au lendemain si tu changes d’endroit, ça fout en l’air ta vie personnelle. […] tout ça est bousculé», précise une inhalothérapeute du Centre universitaire de santé McGill.

«C’est inquiétant, on ne veut pas se ramasser à aller travailler à Montréal.

Elles ne veulent pas avoir du trafic pour aller travailler», résume Julie Daigneault, présidente du syndicat local des infirmières des Laurentides.

La flexibilité... dans un rayon de 25 km: les infirmières ne veulent pas donner cette «carte blanche»

En Mauricie, la fusion de départements a suscité beaucoup de grogne depuis un an. Plusieurs infirmières ont même démissionné.

Que se passe-t-il à la FIQ?

La grogne à l’interne s’intensifie contre la haute direction du syndicat. Une pétition demandant la démission de la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, a été déposée samedi. Près de 300 membres l’ont signée.

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Voici quelques commentaires déposés par des signataires:

8«Elle ne comprend rien aux besoins des membres»

8«Parce que j’ai l’amer sentiment d’être mal représentée»

8«Mon futur en tant qu’infirmière est en jeu si tout cela ne change pas»

Quelle est la prochaine étape?

LA FIQ devra rencontrer ses instances syndicales avant de se prononcer sur la suite des négociations. Le syndicat a précisé que tout ne repart pas de zéro et que des points de discorde devront être identifiés.

Selon un spécialiste en relations de travail, la flexibilité doit être mieux définie.

«Si on ne donne pas de garantie, l’infirmière en tient compte au vote, analyse Jean-Claude Bernatchez, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il faut établir des conditions de passage. […] On n’est pas sortis de l’auberge.»

La FIQ représente environ 80 000 membres (infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes, perfusionnistes).

journaldemontreal

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