Dans le cadre de son Programme d’appui à l’employabilité des jeunes au Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD) a mis en lumière les réussites de son initiative lors d’une rencontre organisée le 9 avril 2024, à Yaoundé. Présidée par Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente du Groupe de la Banque chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, la rencontre a rassemblé des femmes entrepreneures camerounaises et des jeunes diplômés ayant bénéficié de stages professionnels dans des projets financés par la Banque, a-t-on appris d’un communiqué diffusé à Yaoundé au Cameroun le 16 avril 2024.
La rencontre s’est tenue juste avant l’inauguration officielle du bureau régional du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, signe de l’engagement continu de la Banque envers le développement régional.
Outre les jeunes qui ont été recrutés comme stagiaires pour une immersion professionnelle dans des projets financés par le Groupe de la Banque, la réunion a regroupé des jeunes entrepreneurs et entrepreneuses dans les domaines agricoles, de la pêche, de l’élevage, de la pisciculture et de jeunes femmes qui ont bénéficié de soutien de la Banque pour développer leurs propres entreprises.
Des responsables de cellules de gestion des projets étaient également présents, lit-on dans le texte officiel.
Les stagiaires sont accueillis au sein des projets comme assistants au décaissement ou à la passation des marchés, ingénieurs assistants pour les projets routiers, archivistes, etc., a détaillé Serge N’Guessan, directeur général du Groupe de la Banque pour l’Afrique centrale et chef du bureau pays de la Banque au Cameroun.
A l’en croire, 284 jeunes avaient déjà profité de stages de douze mois, permettant une insertion professionnelle significative dans divers projets financés par la Banque ou d’autres bailleurs, certains encore dans le secteur privé ou public.
Au moins sept d’entre eux ont été recrutés par le ministère des Travaux publics.
Le programme qui accueille actuellement sa cinquième vague de stagiaires a donc été un coup d’accélérateur « énorme » pour l’insertion professionnelle de la plupart des bénéficiaires. Dieudonné Toukea, un des bénéficiaires du programme, a partagé son expérience, soulignant les opportunités offertes par cette première expérience professionnelle qui lui a permis de poursuivre ses ambitions dans le domaine de la consultance.
Selon Dieudonné Toukea, « cette première expérience nous a vraiment ouvert des opportunités, à mes camarades et moi-même.
Cela m’a permis de développer d’autres activités après mon stage et à chercher des qualifications supplémentaires, ce qui me permet aujourd’hui d’évoluer dans la consultance. Merci pour l’opportunité qui nous a été offerte ».
Les participants ont plaidé pour l’ouverture d’un fonds de financement destiné aux entrepreneurs et pour plus d’opportunités de recrutement au sein des projets de la Banque. Ils ont enfin souhaité l’accélération du processus de création d’une plateforme web pour mettre en réseau les anciens stagiaires.
Marie-Laure Akin-Olugbade a réaffirmé l’importance de l’auto-emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, soulignant le soutien du Groupe de la Banque à travers des initiatives telles que l’AFAWA (Initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique).
Elle a mis en avant la collaboration avec les banques commerciales pour faciliter l’accès au crédit pour les femmes entrepreneures, mettant en évidence leur fiabilité et leur capacité de remboursement supérieure.
Poursuivant son allocution, », elle a souligné que « nous travaillons avec les banques commerciales et leur accordons des garanties pour leur permettre de prêter aux femmes entrepreneures. Nous organisons des formations pour les gestionnaires de crédits dans les banques pour les sensibiliser à être plus regardant sur les projets de financement soumis par les femmes, car, contrairement aux idées reçues, il y a peu de risque à prêter aux femmes, les femmes sont les meilleures en matière de remboursement de crédit.
« C’est un projet unique au Cameroun ici et je vous invite à saisir cette opportunité, à maintenir les formations continues et le renforcement des compétences pour être encore plus compétitifs sur le marché du travail », a lancé la vice-présidente du Groupe de la Banque à l’endroit des jeunes. Elle a souligné que l’Afrique avait à trouver des emplois pour 12 millions de demandeurs qui arrivent chaque année sur le marché du travail.
La rencontre a également été l’occasion pour Jeanine Nkodo, coordinatrice du Projet de développement des chaînes de valeur agricoles, de mettre en avant les efforts spécifiques pour soutenir les femmes entrepreneures dans ce secteur.
La vice-présidente a conclu en soulignant l’adoption récente de la nouvelle Stratégie décennale de la Banque, qui place les jeunes et les femmes au cœur de ses priorités. Elle a aussi réaffirmé le rôle de la Banque comme partenaire clé du Cameroun, particulièrement dans le financement des infrastructures et le soutien aux régions en crise.
La Banque veut aussi appuyer les grandes entreprises, notamment du secteur privé, pour favoriser une meilleure ouverture aux jeunes et aux femmes.
« La Banque est ouverte à des financements pour accompagner des projets de ces stagiaires afin de faciliter leur insertion socioprofessionnelle par la création de leurs propres entreprises », a souligné la vice-présidente.
« Nous accordons aux banques commerciales des garanties pour leur permettre de prêter aux femmes entrepreneures » — Marie-Laure Akin-Olugbadé, vice-présidente chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.
VivAfrik