La Commission européenne ordonne à TikTok de lui fournir des informations concernant une fonctionnalité implémentée dans TikTok Lite, une application disponible en France depuis peu.
Rien ne va plus pour le réseau social chinois TikTok. Menacé d’être banni des États-Unis, au grand dam des créateurs qui craignent pour l’éducation des enfants, il est également sous le coup d’une enquête de la Commission européenne. Elle veut vérifier si l’application respecte bien le DSA (Digital Services Act), notamment sur la question des outils mis en place pour protéger les utilisateurs mineurs.
Pendant ce temps, ByteDance, la maison-mère du service, a lancé TikTok Lite.
Sur le Play Store, on peut lire qu’il s’agit d’une “version plus rapide et légère de l’application TikTok […] conçue pour offrir de meilleures performances sur les réseaux lents, réduire le coût des données et diminuer l’espace utilisé“.
Disponible en France, c’est elle qui introduit le programme “Task and Reward Lite“, grâce auquel vous pouvez être payé pour regarder des vidéos sur la plateforme. Un système qui interpelle Thierry Breton, commissaire européen, puisqu’il donne 24h à TikTok (à partir d’aujourd’hui 17 avril) pour le détailler.
CETTE NOUVELLE FONCTIONNALITÉ DE TIKTOK INQUIÈTE L’EUROPE, ELLE VEUT DES PRÉCISIONS
Plus précisément, la Commission s’intéresse à “l’impact potentiel du nouveau programme « Task and Reward Lite » sur la protection des mineurs, ainsi que sur la santé mentale des utilisateurs, notamment en ce qui concerne la potentielle stimulation de comportements addictifs“. La notion d’effet des réseaux sociaux sur le bien-être psychologique est de plus en plus au centre des débats.
Facebook et Instagram n’échappent pas à ce genre d’accusation d’ailleurs.
La demande de l’Europe indique que “TikTok doit fournir l’évaluation des risques liés à TikTok Lite dans les 24 heures ainsi que les autres informations demandées d’ici le 26 avril 2024, après quoi la Commission analysera la réponse de TikTok, puis évaluera les prochaines actions” qu’elle pourrait éventuellement mettre en place.
Dans le pire des cas, le réseau social chinois risque une amende allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel global. Une telle sanction ne serait prononcée qu’après une enquête approfondie, ce qui en général prend plusieurs années.
Reuters