Israël a envisagé des frappes de représailles sur l’Iran

Selon des médias israéliens et américains, une réplique israélienne sur l’Iran a été envisagée sans que le feu vert aux frappes n’ait été donné. Le vote aux Nations unies concernant la demande de la Palestine de devenir un État membre à part entière de l’organisation devrait se tenir aujourd’hui ou demain. 

Téhéran ne cherche pas « une expansion des tensions »

« Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c’est le comportement du régime sioniste« , a expliqué le chef de diplomatie iranienne, Hossein Ami-Abdollahian, à son arrivée, dans la nuit de mercredi à jeudi, à New York, pour une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU).

Il a insisté sur le fait que « des messages avaient été envoyés avant et après l’opération » aux États-Unis, essentiellement par l’intermédiaire de l’ambassade suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran en l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Ces échanges visaient « à établir une compréhension correcte de l’action de l’Iran« , selon lui.

« Nous avons dit clairement aux Américains que la décision […] de répondre au régime » israélien, à la suite de la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, était « définitive« , a dit le ministre. « Nous avons essayé de dire clairement aux Etats-Unis dans ces messages que nous ne sommes pas à la recherche d’une expansion des tensions dans la région.« 

Israël a envisagé une riposte sur l’Iran

Selon le diffuseur public israélien Kan, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a décidé de ne pas mettre en œuvre des plans pré-approuvés de frappes de représailles en cas d’attaque, après avoir discuté avec le président américain, Joe Biden. « Les sensibilités diplomatiques ont joué […] 

Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu« , a indiqué un haut responsable à la chaîne sous couvert de l’anonymat.

Des sources israéliennes requérant aussi l’anonymat ont indiqué au site américain Axios que le cabinet de guerre a jonglé lors d’une réunion lundi, la deuxième après l’attaque iranienne, avec l’idée de donner le feu vert à des frappes, sans toutefois les ordonner. « Nous ne savons pas pourquoi et à quel point une attaque (contre l’Iran) était imminente« , a indiqué à Axios un responsable américain.

Selon ce site, Israël a indiqué lundi à l’administration Biden, qui l’exhorte à la retenue, sa décision d’attendre. 

Selon la chaîne américaine ABC, le gouvernement israélien a considéré deux fois des frappes contre l’Iran sans passer à l’action. Benjamin Netanyahu a néanmoins réitéré mercredi le droit de son pays « à se protéger« , face aux appels de la communauté internationale qui tente d’empêcher une riposte.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé plus de 350 drones et missiles vers Israël dont la quasi-totalité ont été détruits avant de toucher le territoire israélien. Il s’agissait de la première attaque directe de l’Iran contre Israël. Téhéran a affirmé avoir agi en état de légitime défense, après une frappe meurtrière contre son consulat à Damas le 1er avril, qu’il a attribuée à Israël.

Date incertaine pour le vote onusien sur la demande palestinienne

Le vote du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) sur la demande des Palestiniens de devenir un État membre de l’organisation devrait se tenir aujourd’hui ou demain, selon plusieurs diplomates. Plusieurs sources diplomatiques avaient indiqué qu’il aurait lieu jeudi. Mais la situation a depuis évolué, certains Etats membres plaident pour vendredi. 

« C’est toujours en suspens« , a déclaré, hier, en fin de journée, l’ambassadeur slovène à l’ONU, Samuel Zbogar. « 

Le vote est demain à 15h. J’en suis certain. Si vous ne me croyez pas, vous verrez demain« , a affirmé de son côté l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour. La mission diplomatique de Malte, qui assure la présidence du Conseil en avril, n’a à ce stade rien confirmé, ni dans un sens ni dans l’autre.

Quel que soit le jour, l’initiative palestinienne apparait vouée à l’échec, en raison de l’opposition des États-Unis, alliés d’Israël, qui ont un droit de veto au Conseil.

Démanteler l’UNRWA pourrait accélérer la famine à Gaza, selon le patron de l’agence

Démanteler l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) risquerait d’accélérer la famine à Gaza, de condamner une génération d’enfants « au désespoir« , et d’alimenter « les cycles sans fin de violence« , a mis en garde Philippe Lazzarini, le patron de l’UNRWA, hier.

« Démanteler l’UNRWA aura des répercussions durables, a-t-il prévenu.

 À court terme, cela va aggraver la crise humanitaire à Gaza et accélérer l’arrivée de la famine […] À long terme, cela mettra en danger la transition d’un cessez-le-feu vers ‘le jour d’après’ en privant une population traumatisée de services essentiels. Cela rendra quasi impossible la tâche immense d’un retour à l’éducation pour près d’un demi million de filles et de garçons profondément éprouvés.

Échouer à offrir une éducation condamnera une génération entière au désespoir, alimentant la colère, la rancœur et les cycles sans fin de violence. »

L’agence onusienne compte plus de 30.000 employés dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie). Elle est accusée par Israël d’employer « plus de 400 terroristes » à Gaza. Douze de ses employés sont accusés par les Israéliens d’avoir été directement impliqués dans l’attaque 7 octobre menée par le Hamas.

Ces accusations ont entrainé la suspension de financements par certains pays donateurs, dont certains ont repris depuis. Après les accusations, l’ONU s’est immédiatement séparée des personnes concernés et une enquête interne, toujours en cours, a été lancée. 

tv5monde

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