L’Afrique de l’Est connaît ces dernières semaines des pluies torrentielles qui ont causé la mort d’au moins 58 personnes en Tanzanie durant la première quinzaine d’avril 2024 et de 13 autres au Kenya. D’autres pays sont affectés : Burundi, Zambie, RDC, Congo-Brazzaville… Deux coupables bien identifiés : le réchauffement climatique accentué par le phénomène El Niño.
Dans les départements des Plateaux, de la Cuvette et de la Likouala, la décrue continue, mais à mesure que l’eau se retire, il faut évaluer les dégâts, désinfecter, réhabiliter écoles, centres de santé, sanitaires et points d’eaux. Toutes choses qui demandent du temps et d’importants moyens. « Il s’agit de rendre l’eau potable dans des situations où la malnutrition était déjà présente.
Il faut pouvoir intensifier les programmes de lutte contre la malnutrition dont les cas aigus et sévères doivent être pris en charge de manière régulière et permanente », témoigne Georges Gonzales, représentant adjoint en charge des programmes de l’Unicef au Congo-Brazzaville.
Quatre mois après des inondations records qui ont affecté neuf départements sur douze, le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) estime que 100 000 enfants ont besoin d’une assistance humanitaire au Congo-Brazzaville. Pour 49 000 d’entre eux, la scolarité a été interrompue. L’Unicef concentre ses efforts dans les trois départements les plus durement touchés, situés dans le nord le long des fleuves Congo et Oubangui.
La représentante de l’Unicef en République du Congo s’est rendue dans le district de Mpouya.
Elle parle d’une situation préoccupante face à la dégradation des conditions d’apprentissage pour les enfants en âge d’être scolarisés. L’Unicef distribue des kits scolaires, installe des classes temporaires qui doivent être fonctionnelles d’ici la fin du mois. Côté santé, les besoins sont nombreux. Comprimés pour traiter l’eau, mesures pour limiter le risque de maladies, reprises du suivi des cas de malnutrition et de la vaccination…
Certaines zones sinistrées sont accessibles seulement par voie fluviale.
Pour atteindre les plus reculées, il faut parfois une semaine. Selon la dernière évaluation, plus d’un demi-million de personnes ont besoin d’assistance humanitaire après ces inondations, soit un habitant sur douze. Si l’Unicef a eu les financements pour la réponse d’urgence (gouvernement du Japon, UsAid, Cerf), l’organisation s’inquiète du peu de fonds mobilisés pour le plus long terme notamment pour la reconstruction des écoles.
vivafrik