120 États accumulent des milliards de dollars pour répondre aux « signaux de détresse » de l’océan

Réchauffement, surexploitation, pollution. Notre océan est menacé de toutes parts. Mais le monde semble sur la voie de la prise de conscience. À l’occasion d’une nouvelle conférence internationale tenue en Grèce, les États se sont engagés à hauteur de près de 10 milliards d’euros pour le sauver.

Depuis quelques mois, tous les océans du monde sont dans le rouge. Le phénomène naturel El Niño combiné au réchauffement climatique anthropique ont fait tomber les records les uns après les autres. Un affolant 21,07 °C pour les eaux de surface a été atteint en mars de cette année.

« Les changements se produisent si rapidement que nous ne sommes pas en mesure d’en suivre l’impact », soulignait il y a quelques jours Vidar Helgesen, secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco à l’occasion d’une conférence de la Décennie des Océans (2021-2030).

La vie marine est menacée – par la chaleur, l’acidification ou encore le manque d’oxygène. Les conditions météorologiques sont perturbées – par l’augmentation de l’humidité de l’atmosphère qui en résulte. Les capacités de stockage de la chaleur excédentaire par les océans pourraient être mises en défaut et accélérer encore le réchauffement climatique.

Au-delà de cela, nos océans souffrent de surexploitation et de pollution. En 75 ans, la production de poissons a été multipliée par neuf pour une population mondiale qui n’est passée que de 5 à 7 milliards d’êtres humains. Et chaque minute, c’est désormais l’équivalent d’un camion-poubelle de plastiques qui est déversé dans nos océans. Là aussi, il y a urgence à agir.

D’autant qu’un nouveau sujet arrive sur le devant de la scène : l’exploitation minière des fonds marins. Certains pays espèrent en effet tirer parti de leurs ressources en minéraux qui seront utiles à la transition énergétique. Alors même que les risques pour l’environnement sont, au mieux, encore méconnus.

Une attention pour toutes les problématiques auxquelles est confronté « Notre Océan »
Et à l’occasion de la conférence « Notre Océan » qui s’est tenue à Athènes (Grèce) en ce début de semaine et qui est la seule à s’intéresser à toutes ces problématiques en même temps, des représentants de quelque 120 pays ont pris des engagements qualifiés de « considérables » par certains. 400 promesses d’une valeur proche des 10 milliards d’euros.

La preuve, selon le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, d’une « volonté politique d’agir ». Pourtant, la conférence « Notre Océan » de l’année dernière avait, elle, totalisé près de 20 milliards de promesses sur des projets portant sur la pêche durable, la lutte contre la pollution, la sécurité maritime et la création de zones protégées.

Cette année, la Grèce a souhaité mettre à l’honneur quatre grands thèmes : le tourisme durable dans les régions côtières et les îles, le transport maritime vert, la réduction des plastiques et des microplastiques marins et la transition verte en Méditerranée. Pour montrer l’exemple, le pays a mis en place une stratégie structurée de protection de la biodiversité marine. Avec notamment la création annoncée de deux nouveaux parcs nationaux. Le premier, dans la mer Ionienne, constituera un refuge pour les mammifères marins et les tortues. Le second, dans la mer Égée, un sanctuaire pour les oiseaux marins.

Des efforts pour notre océan des États-Unis au Panama en passant par la France
Rappelons que la première conférence « Notre Océan » avait été l’initiative de John Kerry, en 2014. Celui qui était alors le chef de la diplomatie américaine était présent cette année comme envoyé spécial de la Maison-Blanche pour rappeler l’idée de ces conférences. D’être « centrées sur l’action, non sur les mots. D’avancer des solutions et des engagements réels. »

Le Panama a ainsi signé en ouverture, un décret élargissant la zone maritime protégée de Branco Volcan, en mer des Caraïbes de 14 000 à pas moins de 93 000 km2.

La France, de son côté, semble vouloir se concentrer sur la protection de la haute mer avec une enveloppe de 80 millions d’euros. Le traité international à ce sujet, le BBNJ, qui a été adopté en 2023 aux Nations unies, sera ratifié au Parlement cette année. Notre pays est également membre d’une coalition qui appelle à une pause dans l’exploitation minière des fonds marins. Et la prochaine conférence des Nations unies sur l’Océan (Unoc) se tiendra à Nice, en juin 2025. Objectif : trouver des solutions pour relever et résoudre les principaux défis auxquels notre océan est confronté.

futura

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