Quelques jours après son discours exposant ses propositions pour endiguer la violence chez les mineurs, Gabriel Attal est à Nice ce lundi 22 avril. Le Premier ministre s’est rendu dans un lycée pour présenter son expérimentation d’internat pendant les vacances pour les élèves en situation de décrochage scolaire et primo-délinquants.
Pendant ces 15 jours de vacances, une vingtaine de jeunes de 13 à 16 ans seront encadrés par des professeurs et des éducateurs spécialisés. L’objectif est d’empêcher ces jeunes de dériver et de tomber dans la délinquance.
Un encadrement assez strict : réveil à 7h du matin, revue des chambres, rassemblement ou rapport sous le drapeau français, puis toute une série d’activités sportives et culturelles. Parmi les encadrants, des retraités de la gendarmerie, mais aussi des éducateurs spécialisés et des professeurs de l’Éducation nationale. Ces jeunes seront là pendant les quinze jours de vacances scolaires.
Le Premier ministre passe donc de la parole aux actes, quelques jours après le discours qu’il avait prononcé à Viry-Châtillon, près de Paris, qui avait beaucoup marqué – qui avait choqué, aussi, certaines associations et certains professionnels de la justice des mineurs –, à propos de la délinquance des plus jeunes en France.
Mais au-delà de sa prise de parole d’il y a quatre jours, le Premier ministre a rappelé ce lundi matin ce qu’il avait promis il y a trois mois dans son discours de politique générale, de lancer ce dispositif d’internat et de faire de la violence chez les jeunes l’une des grandes priorités de son gouvernement. Il a donc été rattrapé par l’actualité ces dernières semaines et le voilà donc à Nice où il a rappelé que la violence chez les jeunes arrivait de plus en plus tôt et qu’il ne fallait pas avoir peur des mots.
Un « sursaut d’autorité en France »
L’idée est donc, selon ses propos, d’investir davantage dans la prévention pour éviter aux jeunes de tomber dans la délinquance. Le Premier ministre souhaite d’ailleurs généraliser le recours des parents aux internats, qu’il estime être une bonne solution de prévention. Quelque 50 000 places sont disponibles en France et le gouvernement souhaite que les familles y inscrivent leurs enfants.
Du côté des sanctions, Gabriel Attal souhaite généraliser les travaux d’intérêt général chez les jeunes de moins de 18 ans qui sont condamnés par la justice. Il appellerait ça des travaux d’intérêt civique. Et si, dans quinze jours, l’expérience de ces internats est concluante, alors le dispositif pourrait être généralisé à la France entière.
Et puis le Premier ministre a répété, a réaffirmé, qu’il fallait, selon lui, un « sursaut d’autorité en France ».
Ce sont les mots de Gabriel Attal qu’il a, à nouveau, prononcé ce matin à Nice. Car, pour le Premier ministre, la bataille de l’autorité se gagne dans les salles de classe et dans les couloirs d’établissements. Gabriel Attal a à nouveau prononcé également son triptyque qu’il avait évoqué lors du discours de politique générale : « Tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défis l’autorité, on t’apprend à la respecter. »
D’ailleurs, le député Les républicains et président du parti LR, Éric Ciotti, était présent ce matin lors de la visite de ce lycée.
Et il s’est félicité, selon ses mots, de cet internat qui a été mis en place grâce à une collaboration entre le département des Alpes-Maritimes, où se trouve la ville de Nice, et l’État. Gabriel Attal et Éric Ciotti se sont affichés ensemble, tout sourire, comme une manière de montrer que le gouvernement tente à nouveau de séduire la droite, alors que la menace de la motion de censure plane encore au-dessus du gouvernement.
rfi