« Tous unis contre la censure en Guinée : un média de moins, c’est une liberté de moins » : ce bandeau barre la Une de plusieurs sites d’information guinéens depuis ces dernières semaines. En effet, depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, la presse guinéenne est muselée selon nos confrères à Conakry.
« La presse guinéenne agonise », s’exclamait il y a quelques semaines le site Guinée 114. « La presse guinéenne depuis quelques mois se retrouve dans la ligne de mire des autorités. (…) Depuis la fin du règne du Général Lansana Conté, aucun pouvoir n’avait infligé aux médias guinéens une telle hostilité.
Le régime du Général Mamadi Doumbouya exerce un pouvoir coercitif pour faire taire toutes les voix dissonantes.
Procédant ainsi au brouillage des ondes des stations radios en bande FM, le retrait des chaînes de télévisions privées du bouquet Canal plus et le blocage du réseau internet sur l’ensemble du territoire national. »
Faire taire les voix discordantes ?
Un constat partagé et complété par le quotidien Le Pays au Burkina voisin dans sa dernière édition : « la junte guinéenne semble être dans une logique de faire taire toutes les voix discordantes dans le pays. Et les hommes de médias sont l’une de ses premières et principales victimes.
A preuve, pendant que des télés et radios ont vu leurs ondes brouillées, d’autres médias ont tout simplement été suspendus. Et ce n’est pas tout.
Car, l’accès à internet connaît aussi des restrictions. »
«Tout porte à croire que Doumbouya a choisi de clochardiser ou d’affamer les journalistes de sorte à ce que ces derniers se retrouvent dans une situation de misère où ils seront plus préoccupés à rechercher leur pitance quotidienne qu’à fouiner dans les affaires de la République. »
L’affaire du site Inquisiteur
Dernière affaire en date : celle du site Inquisiteur, suspendu pour six mois ainsi que son patron, Babila Keita. C’était il y a moins d’une semaine. Les faits sont rapportés par Guinée Matin : « la Haute Autorité de la Communication s’illustre encore dans ce qu’elle sait faire le mieux. L’instance régulatrice des médias en Guinée a sanctionné le site d’informations Inquisiteur et son administrateur général.
La Haute Autorité estime qu’il n’a pas recoupé les informations contenues dans un article dénonçant des faits de corruption imputés à l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, et qu’il n’a pas apporté les preuves de ses accusations. »
Dans son article, le directeur du site Inquisiteur s’interrogeait sur la légalité des nombreux contrats et appels d’offres pour un montant de plus de 50 milliards de francs guinéens et avait annoncé que son enquête allait « s’étendre à l’ensemble des départements ministériels, sur les différents marchés publics passés en violation des règles de procédure et dont la nature dégage une forte sensation de corruption et de détournement de deniers publics».
Les États-Unis acceptent de retirer leur force anti-jihadiste du Niger
Plusieurs responsables américains confirment qu’un millier de soldats engagés dans la lutte contre le terrorisme vont quitter le Niger, après la dénonciation d’un accord de coopération par le régime militaire de Niamey.
En mars, le Niger avait dénoncé l’accord de coopération militaire signé avec les États-Unis en 2012 estimant que celui-ci avait été imposé unilatéralement par Washington.
Depuis sa prise de pouvoir, le nouveau régime de Niamey s’est rapproché de la Russie comme le Mali et le Burkina Faso. Mi-janvier, Moscou a d’ailleurs annoncé la conclusion d’un accord visant à intensifier sa coopération militaire avec Niamey.
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