En Tunisie, le pèlerinage juif annuel de la Ghriba qui a lieu au sud du pays, à Djerba, ne se tiendra pas comme d’habitude cette année. Les rituels religieux resteront cantonnés à l’intérieur de la synagogue, sans les festivités ni les visites de pèlerins étrangers, d’après un communiqué des organisateurs publié le 19 avril.
Cette annulation est liée au contexte actuel de la guerre à Gaza, mais aussi au traumatisme de l’attentat du 9 mai 2023.
« Cela ne servait à rien de maintenir le pèlerinage, dans le contexte actuel, il n’y aurait eu personne » explique un juif tunisien, habitué du rite.
Des rumeurs circulaient déjà sur l’annulation du pèlerinage qui réunissait entre 5 000 et 10 000 visiteurs par an en Tunisie. Seuls des rites religieux sont maintenus étant donné le contexte actuel international, annonce le communiqué des organisateurs, en référence à la guerre à Gaza. La grande procession derrière la menorah et les festivités de trois jours en parallèle des moments de prière et de recueillement n’auront donc pas lieu cette année.
La sécurité devant la synagogue devrait être également renforcée…
Le traumatisme de l’attentat de 2023 est encore vif : un agent de la garde nationale avait tiré dans le parking de la synagogue juste après le passage de la procession qui marque le dernier jour du pèlerinage. Malgré la réaction immédiate des forces de sécurité, deux pèlerins et trois agents de police avaient trouvé la mort.
À l’époque, beaucoup de pèlerins, traumatisés, disaient déjà ne pas vouloir revenir cette année.
En Tunisie, la communauté juive ne représente plus qu’une poignée de personnes, 1 500 Juifs Tunisiens dont la majorité se trouve à Djerba, près de la Ghriba.
RFI.