Des milliers d’indigènes originaires de différents groupes ethniques du Brésil, arborant costumes traditionnels, arcs et coiffes à plumes, ont défilé, mardi, à Brasilia, pour réclamer la démarcation de leurs terres, une question qui oppose le président de gauche au Parlement, dominé par les conservateurs.
C’était l’une des promesses de campagne du président Luis Inacio Lula da Silva. Des milliers d’indigènes originaires de différents groupes ethniques du Brésil ont défilé, mardi 23 avril, à Brasilia pour réclamer la démarcation de leurs terres.
Une question sensible qui concerne 1,7 million d’indigènes brésiliens et est au centre d’une bataille entre le président de gauche et le Parlement, dominé par les conservateurs.
De nombreux scientifiques estiment que les réserves indigènes jouent un rôle essentiel dans le combat contre le réchauffement climatique, en tant que remparts face à la déforestation qui a fortement augmenté sous le mandat de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
Dix zones délimitées ont officiellement été reconnues, mais les manifestants réclament davantage de résultats au gouvernement Lula.
« Il y a une urgence indigène », a déclaré à l’AFP Jaqueline Arandurah, une représentante du peuple Guarani-Kaiowa, dans l’État du Mato Grosso do Sul (sud). « Cela fait plus de 400 jours que le gouvernement Lula est au pouvoir et nos terres n’ont pas été délimitées », a-t-elle plaidé.
La question de l’ancestralité
Ce projet est critiqué par le puissant secteur de l’agro-négoce et ses alliés au Parlement qui ont réussi à maintenir en vigueur une politique controversée que la Cour suprême a jugée inconstitutionnelle.
La thèse dite du « cadre temporel » ne reconnaît comme ancestrales que les terres occupées par les indigènes quand a été promulguée la Constitution en 1988.
Or les populations autochtones affirment que cette politique ne tient pas compte de leur présence sur ces terres depuis des siècles et affirment avoir été déplacées de leurs territoires à plusieurs reprises, en particulier pendant la dictature militaire (1964-1985), ce qui rend impossible la détermination de leur présence en 1988.
« Il est offensant de dire que nous sommes des envahisseurs, car nous ne le sommes pas », a déclaré Walderir Tupari, du peuple Tupari, dans l’État de Rondonia, dans le nord du pays. « Nous ne sommes pas là que depuis 1988. Nous sommes ici depuis très longtemps », a-t-il affirmé.
AFP