On en sait plus sur ce qui a provoqué le déluge à Dubaï

A taxi drives through a flooded street following heavy rains in Dubai early on April 17, 2024. Dubai, the Middle East's financial centre, has been paralysed by the torrential rain that caused floods across the UAE and Bahrain and left 18 dead in Oman on April 14 and 15. (Photo by Giuseppe CACACE / AFP)

Les quantités ahurissantes d’eau qui ont noyé les rues de Dubaï ont bien évidemment suscité des interrogations quant à leur origine. Les deux hypothèses qui ont le plus été citées sont, une aggravation des pluies liée au réchauffement climatique, et celle d’une expérience de géingénierie qui aurait mal tourné. Et pourtant, de l’avis du gouvernement, comme de l’avis des scientifiques, ces deux hypothèses seraient peut-être… à écarter !

Une semaine après les inondations catastrophiques qui ont touché Dubaï, la ville peine toujours à évacuer la totalité des eaux et à faire face aux dégâts dans les rues et à l’intérieur des bâtiments. Il est tombé l’équivalent d’un an et demi, à deux ans de pluie, localement sur certaines zones du désert. Il n’a jamais autant plu en l’espace de 24h aux Émirats arabes unis. De quoi penser à une origine non naturelle, surtout dans un pays qui pratique régulièrement la géoningénierie.

Et pourtant, le Centre national de la météorologie aux Émirats arabes unis a déclaré à CNBC qu’aucune expérience d’ensemencement des nuages n’avait été menée dans les jours ou heures qui ont précédé les violents orages.

Pas de preuve que le changement climatique ait joué un rôle
De son côté, l’organisme Climameter, dont le but est de déterminer les causes des phénomènes météo extrêmes, a publié son analyse. Cet événement est qualifié d’unique, et surtout, les chercheurs estiment qu’il n’y a pas de preuve que les pluies diluviennes aient été nettement aggravées par le changement climatique d’origine humaine. Ils ont tenté de comparer l’intensité de ces orages pluvieux à d’autres événements similaires du passé (1979-2001) pour comprendre les différences.

Les dépressions de ce type sont légèrement plus creuses de nos jours (entre 2001 et 2023) qu’elles ne l’étaient dans le passé, et très faiblement plus pluvieuses (3 mm de plus). Les températures ont gagné en moyenne +1 °C et les conditions météo sont de plus en plus sèches d’une manière générale sur la région.

Aucun élément ne permet clairement d’affirmer que le réchauffement a conduit à plus de précipitations dans cette situation, même si cela reste possible.

Un événement tellement unique qu’il est difficile de tirer des conclusions
Par contre, les auteurs pensent que des paramètres naturels, comme l’oscillation décennale du Pacifique et l’oscillation Atlantique multidécennale (des variations de la température de la surface des océans) ont certainement joué un rôle.

La variabilité naturelle a donc probablement engendré une dépression très intense, une goutte froide très pluvieuse, également, peut-être un peu aggravée par le réchauffement, mais sans certitude.

Cependant, précisons que les auteurs de l’étude estiment tout de même que leurs conclusions ne sont pas totalement fiables en raison du caractère unique des pluies diluviennes sur la zone.

C’est justement lorsqu’un phénomène tend à se reproduire dans le temps qu’il est possible de tirer des conclusions et de relier à la catastrophe des causes connues, or dans le cas de Dubaï, l’événement s’est produit de manière complètement isolé dans le temps.

futura

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