Le panel organisé en Ethiopie a été l’occasion pour des chercheurs et acteurs de développement de plaider, lundi 22 avril 2024 à Addis-Abeba, pour des Contributions déterminées au niveau national (CDN) beaucoup plus pertinentes, en vue de solutions globales à la problématique du changement climatique.
Ces personnalités participaient au panel d’Addis-Abeba autour du thème « Cinquièmes pourparlers sur le climat et le développement en Afrique : une enquête critique sur les contributions déterminées au niveau national de troisième génération et les transitions justes pour l’Afrique ».
Ce panel a été organisé en prélude de la dixième session du Forum régional africain sur le développement durable (FRADD), dont l’ouverture officielle est prévue ce mardi 23 avril 2024 à Addis-Abeba.
Les CDN font référence aux engagements climatiques nationaux définis par les États dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat.
D’après ces acteurs du développement, ces initiatives peuvent aider les pays africains à respecter leurs engagements à travers des mesures de protection des ressources naturelles. Ils soutiennent également que certains projets financés « ne sont pas opportuns ».
« Les Contributions déterminées au niveau national doivent être davantage prises au sérieux dans les négociations, les politiques d’adaptation au changement climatique devant être considérées comme une priorité », ont aussi entonné les participants du panel.
Les questions relatives aux négociations sur le climat ont évolué au fur et à mesure des Conférences des parties sur le climat (COP) mais n’ont pas pris en compte les réalités africaines, a souligné Achil Yamen, chercheur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Et M. Yamen de poursuivre que « l’idée de ces pourparlers est de recueillir les avis de tous ces acteurs qui n’ont pas pu participer aux COPS ».
Il a fait observer que ce sont surtout « des experts consultants occidentaux qui étaient auteurs de ces outils comme la CDN, laquelle est déterminante pour évaluer l’objectif de 1,5 °C des émissions, alors que l’Afrique est loin des contributeurs de ces émissions de gaz à effet de serre ».
« Il faut compter sur d’autres sources d’énergie »
« Nous allons essayer de voir avec cette troisième génération de CDN comment prendre en compte la position de l’Afrique, faire en sorte qu’elle réussisse à s’adapter aux défis de son développement », a dit le chercheur, qui considère que « l’Afrique doit compter sur ses ressources propres, car elle dispose de grands bassins d’eau électrique à valoriser pour faire les investissements nécessaires ».
De cette manière, « la réduction de la pauvreté passera par l’amélioration de l’offre énergétique verte », afin de voir « dans quelle mesure mettre en place des outils permettant d’évaluer notre niveau d’émission et éviter que d’autres le fassent à notre place », a poursuivi Achil Yamen.
Le chercheur note en outre que « la tendance mondiale est pour un mix énergétique, et il serait difficile pour l’Afrique d’y échapper ».
« Compte tenu de la variation des débits des barrages pour la production de l’énergie hydroélectrique en période d’étiage, il faut compter sur d’autres sources d’énergie telles que le gaz et l’énergie thermique, en y associant le solaire, l’éolien, voire le nucléaire », a fait valoir M. Yamen.
Il a fait part, en plus, d’une « réelle volonté politique des États, pour que nous puissions réussir à nous prendre en main pour définir des stratégies reposant d’abord sur nous-mêmes ».
« C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui de CDN de troisième génération, montées par les Africains », a insisté M. Yamen.
Le chercheur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne appelle les pays concernés à « rester réalistes en s’inspirant de ce qui marche ailleurs pour prendre de l’envol ».
VivAfrik