Plusieurs pilotes ukrainiens en formation dans le sud-ouest de la France

Le vaste plan américain d’assistance militaire et économique à l’Ukraine de 61 milliards de dollars a reçu hier, mercredi 24 avril, la signature de Joe Biden, au lendemain de son adoption après des mois de tractations aux États-Unis, le président américain promettant d’envoyer des armes à Kiev dès cette semaine. De leur côté, les Européens organisent la livraison aux forces ukrainiennes de 45 avions de chasse F-16, chasseurs monomoteurs fournis par la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège.

Les dix premiers pilotes ukrainiens à être formés en Europe arrivent en France, où ils reçoivent maintenant de la part de l’armée de l’air une formation complète de pilote de chasse. Cette formation est effectuée sur une base du sud-ouest de la France, les autorités françaises pour d’évidentes raisons de sécurité ne souhaitent pas préciser quelle base accueille les militaires ukrainiens. Ces apprentis pilotes sont jeunes de 21 à 23 ans, quatre ont déjà piloté des avions d’entraînement tchécoslovaques L-39, les autres n’avaient encore jamais pris place dans un cockpit.

Formation initiale en Grande-Bretagne
Avant d’arriver en France, ils sont tous passé par la Grande-Bretagne pendant trois mois pour une formation initiale et pour se familiariser avec l’anglais qui est la langue de travail des pilotes au sein de l’Otan. Les quatre premiers stagiaires qui avaient déjà une expérience aéronautique sont arrivés en France au début du mois de mars, ils sont là pour six mois, et ils ont découvert l’Alpha Jet, l’avion de la Patrouille de France, longtemps utilisé pour la formation des pilotes français.

Une trentaine d’appareil qui étaient progressivement destinés à être retirés du service ont été conservés afin justement de permettre cet apprentissage sans avoir à utiliser les ressources de la base aérienne de Cognac qui, chaque année, forme une trentaine de pilotes de chasse français.

Sur leur base du sud-ouest, en six mois seulement, ces aviateurs débutants vont apprendre tous les rudiments du métier : combat aérien rapproché, combat à distance avec l’usage de radar, attaque au sol, soit 80 heures de vol et cinquante cessions sur simulateur par pilote. Une formation accélérée deux fois plus courte qu’un cursus dans l’armée de l’air, mais Kiev n’avait pas le choix, son aviation sérieusement éprouvée depuis le début de la guerre doit se reconstruire au plus vite.

Les avions F-16 doivent être livrés à l’été. À l’issu de leur formation en France, les pilotes ukrainiens basculeront donc sur ces appareils, mais dans un autre pays, possiblement en Roumanie, pour une adaptation de quatre mois. Ils seront ensuite jetés dans le grand bain, premières patrouilles en fin d’année 2024.

Ces F-16 pourront-ils modifier le cours de la guerre ?
Un matériel seul ne change pas le cour d’une guerre, mais néanmoins avec les F-16, la force aérienne ukrainienne va entrer de plain pied dans la modernité. Avec cette appareil taillé pour la supériorité aérienne, les Ukrainiens vont pouvoir aller défier la chasse russe. Armés de missiles air-air et de missiles de croisières Scalp ils auront la capacité de faire peser une menace et par conséquent de diluer la défense sol-air dans la profondeur du dispositif russe.

Le F-16 va générer de l’incertitude chez l’adversaire, et en terme militaire on appelle cela un game changer.

rfi

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