Désigné lundi, le nouveau Premier ministre libanais, Najib Mikati, a entamé mardi des consultations avec les principaux blocs parlementaires « afin d’aboutir à la formation du gouvernement le plus tôt possible ». Les États-Unis l’ont exhorté à constituer rapidement une nouvelle équipe capable de sortir le Liban de la crise inédite dans laquelle il est plongé.
Dans un pays en plein effondrement économique, le nouveau Premier ministre désigné du Liban, Najib Mikati, a promis, mardi 27 juillet, de former un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais.
À l’issue d’une première journée de concertations avec les principaux blocs parlementaires, Najib Mikati a dit vouloir multiplier ses réunions avec le chef de l’État « afin d’aboutir à la formation du gouvernement le plus tôt possible ».
Mardi, les États-Unis l’ont exhorté à « former rapidement un gouvernement » qui s’engage « à mettre en œuvre des réformes essentielles » pour sortir le pays du marasme, a indiqué une porte-parole du département d’État, Jalina Porter.
Najib Mikati a assuré avoir décelé « un consensus parmi tous les blocs (parlementaires) sur la nécessité d’accélérer le processus de formation du nouveau gouvernement (…) surtout dans les circonstances difficiles » actuelles.
« Les droits élémentaires sont devenus désormais la priorité des revendications citoyennes, à savoir une vie décente, l’accès à l’électricité, au carburant, aux médicaments et au pain », a-t-il relevé, en allusion aux pénuries en tout genre et à l’hyperinflation.
Le Hezbollah se dit prêt à « coopérer sérieusement » avec Najib Mikati
Najib Mikati a rencontré les principaux partis, notamment le puissant mouvement chiite armé Hezbollah et son allié le Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun, un chrétien.
Le député du Hezbollah, force incontournable au Liban, Mohammad Raad, a déclaré que son parti était prêt à « coopérer sérieusement » avec Najib Mikati. Le CPL a quant à lui affirmé qu’il ne participerait pas au prochain gouvernement mais qu’il ne bloquerait pas sa formation.
Nommé déjà deux fois Premier ministre par le passé, Najib Mikati a été désigné lundi, quelques jours après la récusation de Saad Hariri. Depuis fin août 2020, il est le troisième Premier ministre désigné pour former un gouvernement de « mission » réclamé à l’étranger, notamment par la France qui a proposé, l’an dernier, un plan de réformes économiques et de lutte anticorruption – en contrepartie d’un déblocage d’une aide financière cruciale.
Avec une fortune estimée à 2,7 milliards de dollars selon le magazine Forbes, Najib Mikati, homme d’affaires de 65 ans, est perçu par beaucoup au Liban comme l’un des symboles d’un pouvoir accusé de corruption et de népotisme, et est soupçonné d’enrichissement illicite.
En 2019, Najib Mikati a fait l’objet d’une enquête libanaise pour « enrichissement illicite ». Mais celle-ci est restée sans suite.
« Comment pourrais-je faire confiance à un voleur qui m’a volé et a volé l’avenir de mes enfants ? », a lancé lundi Mohamad Dib, un habitant de Beyrouth âgé de 57 ans, faisant allusion à Najib Mikati. « Tant que cette caste est au pouvoir, rien ne changera. » Une grande partie de la population accuse la classe politique, inchangée depuis des décennies, de corruption, d’incompétence et d’inertie.
Le Liban enlisé dans une crise politique et économique sans fin
Le Liban est géré depuis près d’un an par le gouvernement de Hassan Diab, chargé des affaires courantes après avoir démissionné dans la foulée de l’explosion gigantesque au port de Beyrouth le 4 août 2020. Cette catastrophe, qui a fait plus de 200 victimes, a alimenté la colère de la rue contre la classe dirigeante.
Le vide institutionnel a jusqu’à présent entravé tout éventuel plan de sauvetage financier pour le pays qui a fait défaut sur sa dette en mars 2020. La Banque mondiale estime que le pays fait désormais face à l’une des crises les plus graves au monde depuis 1850.
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Malgré l’urgence de lancer des réformes pour une sortir de cette crise, les dirigeants ont persisté dans leurs querelles politiciennes qui ont à ce jour empêché la mise en place d’une équipe ministérielle.
lls sont accusés d’abandonner la population à ses difficultés : flambée vertigineuse des prix, dégringolade historique de la monnaie nationale, paupérisation inédite, restrictions bancaires sans précédent et graves pénuries de médicaments, de carburant, d’eau et de courant électrique.
L’Électricité du Liban, symbole de la défaillance des services publics, ne peut aujourd’hui fournir que quelques heures de courant par jour et peine à s’approvisionner en carburant, faute d’argent.
Sa réforme fait partie des demandes pressantes de la communauté internationale dans le cadre d’un vaste programme d’aide. S’il réussit là où ses deux prédécesseurs ont échoué, Najib Mikati devra conduire le pays vers les élections législatives prévues en principe en 2022.
Source: france24
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