La France fait face à une importante augmentation de cas de dengue : 1361 cas importés en 2024, soit plus de 10 fois plus que l’an dernier à la même période. L’afflux de touristes cet été pour les Jeux Olympiques peut-il favoriser une augmentation des cas importés et de la propagation du virus ?
Le nombre de cas de dengue importés dans l’Hexagone est en forte augmentation, entre 2023 et 2024. Alors que l’on ne comptabilisait « que » 122 cas à la même période l’année dernière, le décompte atteint les 1361 cas, recensés entre le 1er janvier 2024 et aujourd’hui.
Qu’est-ce que la dengue transmise par les moustiques tigres ?
Maladie virale circulant habituellement dans les pays chauds, la dengue gagne du terrain en Europe. Le directeur général de la Santé, Grégory Emery, appelle lui-même à la « vigilance » des médecins, face à cette arbovirose.
A l’origine, le virus de la dengue vient d’Asie du Sud-Est.
Mais face à la prolifération du moustique-tigre du genre Aedes presque partout en France, les cas de contamination augmentent dans le pays. « Nous sommes pour le moment face à des contaminations importées, qui touchent des personnes rentrant de voyage » rappelle le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo. « Mais il n’est pas exclu de voir apparaître des cas autochtones, c’est-à-dire des patients contaminés en France, par le virus ».
L’afflux massif de touristes pour les Jeux Olympiques pourrait favoriser l’augmentation des cas importés, à une époque où le moustique tigre sera de sortie… Un cocktail qui pourrait être explosif.
Quels sont les symptômes de la dengue ?
« La majorité des cas de dengue est asymptomatique » rappelle le médecin urgentiste. Cependant, dans certains cas, les patients contaminés par le virus peuvent développer une forte fièvre, des douleurs abdominales, articulaires et musculaires, des vomissements, des frissons, des nausées et parfois une éruption cutanée.
« En cas de symptômes très forts – douleurs aigues ou signes hémorragiques- ou d’une contamination chez un patient fragile – immunodéprimé par exemple – une consultation rapide chez le médecin est nécessaire » conseille Gérald Kierzek. « Sinon, le paracétamol reste le traitement de référence à prendre », en évitant l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Lorsque la personne est symptomatique, il est conseillé qu’elle dorme sous une moustiquaire, pour ne pas être piquée par un moustique qui pourra ensuite propager le virus lors de sa prochaine piqûre.
Le directeur médical de Doctissimo rappelle qu’il existe des vaccins contre le virus mais que leur efficacité est limitée. De fait, la meilleure protection est la prévention face aux piqûres.
Comment se protéger des piqûres de moustiques tigres ?
Selon Santé publique France, les moustiques Aedes « se développent majoritairement en zone urbaine et se déplacent peu au cours de leur vie ».
Attention donc aux lieux que l’on peut créer, qui seront favorables à la ponte des œufs des moustiques femelles, comme les « vases, soucoupes, pneus usagés, gouttières mal vidées, déchets divers contenant de l’eau stagnante, mais aussi creux d’arbres, certaines plantes susceptibles de former une rétention d’eau » met en garde SPF.
Pour éviter de se faire piquer, il est également recommandé d’utiliser des « répulsifs en sprays ou crèmes, des serpentins, des diffuseurs électriques, des vêtements longs et des moustiquaires » poursuit SPF, qui rappelle que les moustiques piquent surtout en journée et à l’extérieur des maisons.
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