En pleine vague de chaleur à Bangkok, Suriyan Wongwan transpire en attendant de récupérer la nourriture qu’il va livrer en moto.
« J’ai peur d’attraper un coup de chaleur », confie cet homme de 51 ans à l’AFP, alors que le mercure atteint 37°C dans le centre de la capitale thaïlandaise et que l’humidité fait grimper le « ressenti » à 43°C.
Des Philippines à la Birmanie, des records de chaleur sont actuellement battus dans des parties entières de l’Asie du Sud-Est, poussant les gouvernements à fermer des écoles et des millions d’enfants à rester à la maison.
Selon les experts, le phénomène météorologique El Nino est responsable de ces conditions exceptionnelles, ainsi que le changement climatique qui rend les vagues de chaleur plus fréquentes, plus longues et plus fortes.
« Pour me protéger, je bois davantage d’eau pour tenir le coup et ne pas m’évanouir », explique Suriyan.
« Lorsqu’il fait chaud comme aujourd’hui, je bois chaque fois que je gare mon scooter entre deux courses. »
Il obtient un peu de répit lorsqu’il va chercher sa livraison dans l’un des restaurants sur-climatisés des centres commerciaux, même si le saut brutal de température risque de le rendre malade.
Isara, taxi-moto depuis l’âge de 17 ans, raconte à l’AFP boire en ce moment quatre à cinq bouteilles d’eau par jour, soit le double de d’habitude.
– « pas le choix » –
« S’il fait trop chaud, je fais une pause, je retire ma veste orange (uniforme des taxis-motos) et je vais me rafraîchir dans un centre commercial », explique l’homme de 48 ans.
« Je dois me laver le visage plus souvent, aller aux toilettes et boire de l’eau fraîche régulièrement », explique pour sa part Seksith Prasertpong, un livreur de 38 ans.
Mais aménager ses horaires n’est pas possible.
« Plus nous travaillons, plus nous gagnons et notre tarif est très bas », déclare-t-il.
Selon Seksith, un tarif spécial canicule devrait être instauré, comme cela existe déjà pour les moussons.
Même par temps chaud, « les conducteurs comme moi doivent travailler parce qu’ils ont besoin d’argent pour vivre au quotidien… surtout maintenant que tout devient de plus en plus cher », explique-t-il.
« Notre métier exige que nous soyons dehors. Nous n’avons pas le choix ».
afp