La vague de protestation contre la guerre que conduit Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza s’étend dans les universités américaines depuis dix jours. Le mouvement est parti de l’université new-yorkaise de Columbia où cent personnes avaient été interpellées le 18 avril.
(Genève) L’ONU est « inquiète » de « l’impact disproportionné » des interventions de la police sur des campus d’universités aux États-Unis, pour y déloger des manifestants propalestiniens, selon un communiqué diffusé mardi à Genève.
« Je m’inquiète de ce que certaines mesures prises par les forces de l’ordre dans une série d’universités semblent avoir un impact disproportionné », a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.
Le Haut-Commissaire s’est dit troublé « par une série de mesures musclées prises pour disperser et démanteler les manifestations », souligne le communiqué.
« La liberté d’expression et le droit de réunion pacifique sont fondamentaux pour la société – -en particulier lorsqu’il existe de profonds désaccords sur des questions majeures, comme c’est le cas en ce qui concerne le conflit dans le territoire palestinien occupé et en Israël », a déclaré M. Türk.
La vague de protestation contre la guerre que conduit Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza s’étend dans les universités américaines depuis dix jours.
Le mouvement est parti de l’université new-yorkaise de Columbia où cent personnes avaient été interpellées le 18 avril.
Depuis, des centaines d’autres – étudiants, enseignants et militants – ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.
Les manifestations ont ravivé le débat tendu depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, sur la liberté d’expression, un droit constitutionnel et des allégations d’antisémitisme.
M. Türk a souligné que les comportements et discours antisémites « étaient totalement inacceptables et profondément troublants » et que les « comportements et discours anti-arabes et anti-palestiniens sont tout aussi répréhensibles », précise le communiqué.
« L’incitation à la violence ou à la haine fondée sur l’identité ou les points de vue – -qu’elle soit réelle ou supposée- – doit être fermement rejetée », a insisté le Haut-Commissaire.
« Nous avons déjà vu que des discours aussi dangereux pouvaient rapidement conduire à une véritable violence », dénonce M. Türk, mais à ses yeux « une telle conduite peut et doit être combattue individuellement, plutôt que par des mesures radicales qui imputent à tous les membres d’une manifestation les points de vue inacceptables de quelques-uns ».
« Il doit être clair que l’exercice légitime de la liberté d’expression ne peut être confondu avec une incitation à la violence et à la haine ».
lapresse