Kim Min-jae, maxi généreux

Habituellement serein, Kim Min-jae s’est retrouvé submergé face au Real Madrid ce mardi soir en demi-finales de Ligue des champions. Des erreurs qui ont coûté cher au Bayern Munich

L’Allianz Arena est subitement devenue Vélodrome, le temps d’un quart d’heure. En quelques minutes seulement, un chef-d’œuvre de Leroy Sané et un penalty de Harry Kane ont en effet permis au Bayern Munich de renverser le Real Madrid jusque-là devant au score. Malheureusement pour les Munichois, cette courte joie s’est envolée dans le sillage de Kim Min-jae, auteur de deux erreurs que l’on qualifiera de grossières, pour offrir un nul précieux aux Merengues (2-2). Des erreurs qui comptent double quand on parle d’une demi-finale de Ligue des champions et d’un défenseur rarement sujet à critiques.

Des erreurs et une marge de progression
La première intervention du défenseur central sur Vinícius Júnior augurait pourtant une soirée maîtrisée. Une montée haute sur le Brésilien au milieu de terrain, et un pied posé sur le ballon pour le chasser loin de sa zone. Et puis c’est tout. Car l’Auriverde aura eu raison du Sud-Coréen, le poussant à la faute sur les seules grosses situations madrilènes. D’abord en le piégeant avec un appel contre-appel d’école pour ouvrir le score.

Puis en le forçant au penalty sur Rodrygo, après un décalage à l’entrée de la surface.

Deux balles à défendre, deux buts encaissés. « Sur ses deux interventions (la mauvaise anticipation sur Vinícius Júnior et le penalty sur Rodrygo), Kim s’est peut-être montré trop gourmand, a amèrement commenté Thomas Tuchel en conférence de presse. Trop gourmand en cherchant avant tout à se jeter sur le ballon et trop gourmand en ne jugeant pas assez les risques qu’il prenait. Cela coûte cher dans des matchs de cette envergure, mais des erreurs on en commet tous. La page est déjà tournée. »

En face, les hommes de Carlo Ancelotti n’attendaient d’ailleurs que cela.

Mis à mal par certaines séquences adverses très justes, Los Blancos se sont accrochés aux errances adverses, en jouant au maximum la transition. Tout cela en dépit d’un Jude Bellingham invisible et d’une précision technique brouillonne. De quoi frustrer ce Bayern Munich appliqué pendant 90 minutes, mais trop perméable pour espérer inquiéter un groupe aussi froid de réalisme que celui du Real Madrid. À l’image de cette saison compliquée.

Dans ce contexte globalement difficile, pas étonnant donc de voir un joueur du niveau de Kim Min-jae flancher à un moment crucial.

Ce contexte, c’est aussi celui d’un joueur de talent, propulsé au sommet en express : Chine, Fenerbahçe, Naples, Bayern en un peu plus de deux ans. Pour autant, Kim a toujours été considéré comme un patron et encore plus en Allemagne, où il n’aura été absent que sept fois seulement cette saison (dont deux pour blessure). Mais une fiabilité aujourd’hui fragilisée.

En janvier dernier, les Bavarois avaient d’ailleurs signé Eric Dier comme joker du Sud-Coréen, parti jouer la Coupe d’Asie.

Ce mardi soir, ironiquement, l’Anglais s’est montré beaucoup plus impérial que son habituel titulaire. Et ce mardi soir, plus que les autres, la marge de progression de l’enfant de Tongyeong a été mise en lumière. En espérant que le Bayern ait meilleur Min la semaine prochaine au Bernabéu.

sofoot

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