L’odorat est influencé par les autres sens

Notre sens de l’odorat est, comme celui de la vue, nettement affecté par la façon dont nous traitons les autres signaux sensoriels, révèlent des chercheurs en neurosciences.

La théorie du codage prédictif soutient que la fonction principale du cerveau est d’anticiper ce qui va se passer, afin de pouvoir réagir adéquatement à l’inattendu. La plupart des recherches sur le sujet se sont cantonnées au sens de la vue, des scientifiques se sont penchés sur le sens de l’odorat pour savoir s’il fonctionne de la même manière.

D’après leur étude, « l’odorat est fortement influencé par les signaux des autres sens, tandis que le sens de la vue et de l’ouïe sont affectés dans une bien moindre mesure ».

« L’odorat dépend beaucoup plus des prédictions que la vision […] Lorsque le cerveau essaie d’identifier des odeurs auxquelles il ne s’attendait pas, le cerveau olfactif et le cerveau visuel sont activés, malgré l’absence de signaux visuels dans la tâche. »

Théorie célèbre des neurosciences, le codage prédictif soutient que la fonction principale du cerveau est d’anticiper ce qui va se passer, afin de pouvoir réagir adéquatement à l’inattendu.

La plupart des recherches sur le sujet se sont cantonnées au sens de la vue, à ce que nous voyons pour prédire la suite des événements.

Des scientifiques de l’Université de Stockholm, en Suède, se sont penchés sur les autres sens pour savoir si certains d’entre eux fonctionnent de la même manière. Et, comme ils l’avaient prédit, l’odorat est fortement lié à la façon dont nous traitons les autres signaux sensoriels.

Le sens de l’odorat repose beaucoup sur les prédictions
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans The Journal of Neuroscience, les chercheurs ont mené trois expériences distinctes, deux comportementales et une utilisant la méthode par IRM fonctionnelle pour observer l’activité cérébrale, sur près de 120 participants en bonne santé. A de multiples reprises, ils leur ont présenté différents stimuli familiers (citron, lavande, poire, lilas) sous forme d’odeurs, d’images ou de mots prononcés, et les volontaires devaient rapidement décider si tel stimuli sensoriel correspondait à tel autre.

Ils devaient par exemple, après avoir entendu le mot citron puis senti une odeur ou vu une image, dire si celle-ci correspondait ou non. L’objectif était d’évaluer le temps pris par les participants pour décider.

« Dans l’ensemble, les images et les odeurs attendues ont conduit à des décisions plus rapides, ce qui correspond bien à la théorie du codage prédictif », expliquent les chercheurs dans un communiqué. Pour comparer les sens les uns avec les autres, ils ont ensuite examiné les différences vitesses de réponse, « un retard plus important pour les stimuli inattendus signifi[ant] que « le sens repose davantage sur les prédictions ». Ils ont constaté que « l’odorat est fortement influencé par les signaux des autres sens, tandis que le sens de la vue et de l’ouïe sont affectés dans une bien moindre mesure ».

L’odorat fortement influencé par les signaux des autres sens
Les résultats de l’étude montrent en effet que « l’odorat dépendait beaucoup plus des prédictions que la vision ». La preuve, « lorsque le cerveau essaie d’identifier des odeurs auxquelles il ne s’attendait pas, le cerveau olfactif et le cerveau visuel sont activés, malgré l’absence de signaux visuels dans la tâche ».

En d’autres termes, le cerveau olfactif a une façon « complètement unique » de traiter les odeurs pour savoir si elles sont attendues ou non.

Le sens de l’odorat nous met en garde contre les odeurs auxquelles nous ne nous attendions pas, et engage le cerveau visuel, pour être en mesure de voir l’origine de l’odeur. « C’est une fonction intelligente chez nous, les humains, qui sommes particulièrement mauvais pour reconnaître les odeurs si nous n’avons pas d’indices », concluent les auteurs de l’étude.

pourquoidocteur

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