Sclérose en plaques : un antihistaminique pourrait réparer certaines lésions

Des scientifiques américains ont découvert qu’un traitement antihistaminique pourrait permettre de réparer certaines lésions cérébrales causées par la sclérose en plaques.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Les lésions résultant du dysfonctionnement du système immunitaire entraînent des déficiences motrices, sensitives, cognitives, visuelles ou encore sphinctériennes. Les traitements actuels permettent de réduire les poussées inflammatoires et d’améliorer la qualité de vie des patients, mais ils n’empêchent pas l’évolution de la pathologie.

Traitement de la sclérose en plaques : réparer la myéline
Dans une étude publiée dans la revue PNAS en 2023, des chercheurs de l’Institut des neurosciences de l’Université de Californie à San Francisco (États-Unis) ont observé que la clémastine, un antihistaminique en vente libre, pourrait réparer certaines lésions provoquées par la sclérose en plaques.

Les patients souffrant de sclérose en plaques perdent de la myéline, l’isolant protecteur qui entoure les fibres nerveuses.

Dans le cerveau, l’eau emprisonnée entre les fines couches de myéline ne peut pas se déplacer aussi facilement que l’eau flottant entre les cellules cérébrales.

En raison de cette propriété de la myéline, les scientifiques américains ont développé une technique d’imagerie pour examiner les niveaux de myéline avant et après la prise de clémastine. Ils l’ont appelée la fraction d’eau de la myéline, qui caractérise le rapport entre l’eau de la myéline et la quantité totale d’eau contenue dans le cerveau.

La clémastine répare la myéline
Pour leur étude, les chercheurs ont recruté des patients atteints de sclérose en plaques. Ils les ont divisés en deux groupes : le premier a reçu de la clémastine pendant les trois premiers mois de l’étude et le second groupe n’a bénéficié du médicament qu’entre le troisième et le cinquième mois.

Les scientifiques ont ensuite utilisé la fraction d’eau de la myéline comme biomarqueur.

Ils ont remarqué que l’eau de la myéline augmentait dans le premier groupe ayant reçu le médicament et que cette augmentation continuait après l’arrêt du traitement. Quant au second groupe, la fraction d’eau de la myéline a montré une réduction de l’eau de la myéline dans la première partie de l’étude lorsque les volontaires étaient sous placebo, avant de connaître une hausse dès lors que les patients ont bénéficié de la clémastine.

Pour les auteurs de l’étude, cette augmentation de l’eau de la myéline après le traitement est révélatrice d’une réparation de la myéline chez les patients atteints de sclérose en plaques.

« Il s’agit du premier exemple de réparation cérébrale documentée par imagerie par résonance magnétique (IRM) pour une maladie neurologique chronique », a précisé le Docteur Ari Green, auteur principal de l’étude et directeur médical du Centre de la sclérose en plaques et de la neuroinflammation de l’Université de Californie à San Francisco.

Avant d’ajouter : « La clémastine ne peut être que partiellement efficace aux doses que nous pouvons utiliser (…) Ce médicament peut être sédatif, ce qui peut être particulièrement indésirable chez les patients atteints de sclérose en plaques. Nous espérons que de meilleurs médicaments seront mis au point, mais la clémastine s’est avérée être l’outil permettant de montrer que la remyélinisation est possible. »

pourquoidocteur

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