Le Kenya et la Tanzanie se préparent jeudi à l’arrivée du cyclone Hidaya après des pluies torrentielles qui ont dévasté l’Afrique de l’Est, provoquant la mort de plus de 350 personnes et poussant des dizaines de milliers d’autres à quitter leurs foyers.
« La région côtière est susceptible d’être confrontée au cyclone Hidaya, qui entraînera de fortes précipitations, de grosses vagues et des vents violents pouvant affecter les activités maritimes dans l’océan Indien », a annoncé le bureau du président kényan William Ruto.
La Tanzanie voisine, où au moins 155 personnes ont péri dans des inondations et des glissements de terrain, devrait également ressentir la force du cyclone.
« Le cyclone Hidaya (…) devrait impacter les conditions météorologiques dans le pays, notamment avec de fortes pluies et des vents forts dans certaines régions proches de l’océan Indien », a déclaré la Croix-Rouge tanzanienne sur X.
Nairobi, la capitale du Kenya, fait partie des territoires qui devraient connaître de fortes pluies au cours des trois prochains jours, a annoncé le département de météorologie nationale, mettant en garde contre des vents forts et de grandes vagues le long du littoral.
Les météorologues ont exhorté les habitants à être vigilants face aux crues soudaines et aux éclairs.
Depuis le début de la saison des pluies au Kenya, de fortes précipitations, amplifiées par le phénomène climatique El Niño, ont provoqué des inondations dévastatrices, entraînant la destruction de routes, ponts et autres infrastructures.
Lors de l’épisode le plus meurtrier, des dizaines de personnes ont péri dans la nuit de dimanche à lundi lorsqu’un barrage naturel dans le centre du pays a cédé sous l’effet de l’accumulation des pluies.
– Ordre d’évacuer –
Mercredi, une centaine de touristes ont été bloqués par la crue d’une rivière dans la célèbre réserve nationale du Masai Mara, après de fortes précipitations.
Les secours ont évacué par voie terrestre ou aérienne 90 personnes de cette réserve connue pour sa riche faune sauvage, où des lodges et campements dédiés aux safaris ont été inondés.
La zone reste inaccessible pour le moment en raison de la destruction de ponts, a indiqué un administrateur local à l’AFP, Stephen Nakola.
Si aucune victime n’est à déplorer, les communautés locales ont été contraintes de partir.
« Accéder à Masai Mara est un cauchemar en ce moment et les gens bloqués là-bas sont vraiment inquiets, ils n’ont pas de route pour sortir », a dit M. Nakola, ajoutant craindre l’irruption de maladies transmissibles par l’eau.
Le président Ruto a annoncé mardi avoir mobilisé l’armée et ordonné l’évacuation des personnes vivant dans les zones à risque.
Dans un communiqué publié jeudi soir, le ministère de l’Intérieur a ordonné à toute les personnes vivant à proximité de grands fleuves ou à proximité de 178 « barrages ou réservoirs remplis ou presque remplis d’eau » de quitter la zone dans les 24 heures, avertissant qu’à défaut elles seraient confrontées à « une évacuation obligatoire ».
Les Emirats arabes unis ont envoyé 80 tonnes d’aide humanitaire au Kenya, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement kényan, Isaac Mwaura, sur X.
– Conseils aux voyageurs-
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont émis des alertes à destination des voyageurs au Kenya, demandant à leurs ressortissants de faire preuve de prudence.
Plusieurs autres pays d’Afrique de l’Est font face aux conséquences dévastatrices de pluies saisonnières décuplées par El Niño.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres « est profondément bouleversé » d’apprendre la perte de vies humaines dans des inondations au Burundi, au Kenya, en Somalie, en Tanzanie et dans d’autres régions d’Afrique de l’Est, a indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.
Au Burundi, au moins 29 personnes sont mortes et 175 ont été blessées depuis le début de la saison des pluies en septembre, a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Plus de 237.000 personnes ont été touchées par les inondations, qui ont fait 42.000 déplacés dont plus de la moitié sont des femmes, selon la même source.
El Niño est un phénomène climatique naturel généralement associé à un réchauffement global, qui provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et des pluies abondantes ailleurs.
AFP