Guerre en Ukraine : Macron reparle de troupes au sol, la Russie nie l’arme chimique et continue sa percée

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Emmanuel Macron a détaillé, dans l’hebdomadaire britanniqueThe Economist, son plan pour éviter une mort « brutale » de l’Europe, assumant au passage sa position controversée sur la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine, si Moscou venait à « percer les lignes de front ».

« Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – on devrait légitimement se poser la question », a dit le président français dans un long entretien publié ce jeudi.

Le chef de l’Etat français a créé la controverse fin février en affirmant que l’envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas « être exclu » à l’avenir. La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, s’étaient nettement démarqués, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.

Et il faut l’empêcher de gagner en Ukraine, faute de quoi « nous n’aurons plus de sécurité en Europe ». La « mort » de l’Europe peut être « beaucoup plus brutale qu’on ne l’imagine », insiste-t-il jeudi. Selon lui, « un sursaut est possible » mais doit être « beaucoup plus profond » face à un « triple risque existentiel pour notre Europe » : « militaire et de sécurité », « économique » et démocratique.

La déclaration du jour

« Comme toujours, ces accusations semblent totalement infondées »

C’est ce qu’a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ce jeudi, en réponse aux accusations américaines affirmant que la Russie a eu recours à un agent chimique contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC). Mercredi, le département d’Etat américain a accusé Moscou d’avoir utilisé une « arme chimique », la chloropicrine, contre les troupes ukrainiennes, en violation du CIAC, signé et ratifié par la Russie.

La chloropicrine a été employée massivement lors de la Première guerre mondiale comme gaz suffocant.

Selon l’agence américaine Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, il s’agit d’un agent chimique qui endommage le système respiratoire et peut causer de sévères irritations de la peau et des yeux.

« L’utilisation de ces produits chimiques n’est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille », a écrit le département d’Etat.

La Russie a déclaré ne plus posséder d’arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l’utilisation d’armes toxiques dont il est accusé.

Le chiffre du jour

160. C’est le nombre de délégations invitées par la Suisse pour participer à sa conférence sur la paix en Ukraine, selon le site web du gouvernement consacré à l’événement. « C’est un premier pas pour un processus pour une paix durable », avait déclaré la présidente suisse Viola Amherd le 10 avril en annonçant la réunion qui se déroulera les 15 et 16 juin dans le centre de la Suisse.

Parmi les invités figurent des Etats membres du G7, du G20, des BRICS, de nombreux autres pays de tous les continents ainsi que l’UE, trois organisations internationales (ONU, OSCE et Conseil de l’Europe) et deux représentants du monde religieux (le Vatican et le Patriarche œcuménique de Constantinople).

La Russie n’a pas été conviée « à ce stade ». Le gouvernement fédéral suisse souligne que la liste définitive des participants ne sera connue que « très peu de temps avant la conférence ».

Le sommet du G7 aura lieu non loin de là, en Italie, du 13 au 15 juin et cela donne l’espoir que les chefs d’Etat et de gouvernement de ces pays alliés de l’Ukraine feront le déplacement. Pour l’heure, la présence des présidents américain Joe Biden, ukrainien Volodymyr Zelensky ou français Emmanuel Macron n’est pas confirmée. Celle de la Chine, alliée de la Russie, non plus.

La tendance

L’armée russe a revendiqué jeudi la prise d’un nouveau village dans l’est de l’Ukraine, continuant sa lente avancée dans cette zone proche de la ville d’Avdiïvka, conquise par Moscou en février. Les forces russes « ont entièrement libéré le village de Berdytchi », a indiqué le ministère de la Défense.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a reconnu dimanche que la situation sur le front s’était « détériorée », les troupes russes, supérieures en armes et en soldats, ayant remporté des « succès tactiques » dans plusieurs zones.

La Russie a l’initiative face à un adversaire qui peine à recruter de nouveaux soldats et se trouve confronté aux lenteurs de l’aide occidentale. La reprise de l’assistance militaire américaine, après la validation fin avril d’un plan de 61 milliards de dollars d’aide à Kiev, devrait permettre à l’Ukraine de consolider ses forces et tenter de stabiliser le front, particulièrement dans l’est.

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