L’inflation déçoit «mais la Fed ne compte pas revenir aux hausses de taux»

La chute de l’inflation s’est globalement enrayée, ces derniers mois, aux Etats-Unis, mais la Fed n’envisage pas le retour à un scénario de hausses de taux. Le biais reste à la baisse des taux, fait valoir notre chroniqueur Bastien Drut, responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management (Amundi), écrivain et professeur associé au CNAM.

Après avoir très fortement baissé en 2023, l’inflation aux Etats-Unis a quasiment fait du surplace sur le premier trimestre 2024. C’est notamment ce qui a conduit les marchés à anticiper beaucoup moins de baisses de taux directeurs de la Fed cette année.

Certains membres de cette dernière ont même évoqué en avril de possibles hausses de taux si nécessaire. Le président de la Fed Jerome Powell était donc très attendu sur cette éventualité lors de sa conférence de presse du 1er mai.

Jerome Powell a justement utilisé cette conférence de presse pour évacuer les scénarios les plus «hawkish» (faucon, favorables à une politique monétaire assez restrictive).

Il a ainsi rapidement indiqué qu’il était peu probable que le prochain mouvement de taux directeur soit une hausse et il est revenu plusieurs fois sur les conditions qui permettraient de commencer à baisser les taux. Certes, la désinflation a marqué un coup d’arrêt mais cela ne suffit pas du tout pour envisager un «pivot dans le pivot», c’est-à-dire le retour à un scénario de hausses de taux. Le biais reste à la baisse des taux.

Incertitudes sur le calendrier de baisses de taux de la Fed
La Fed est toutefois restée très floue sur toutes les questions à propos du timing de ces baisses de taux. Cela dépendra de la rapidité de la baisse de l’inflation mais aussi du marché du travail. Le fait que l’inflation converge malgré tout vers la cible des 2% (le principal indice d’inflation suivi par la Fed, le core PCE, était à 2,8% en mars) permet à la Fed de prendre à nouveau en considération le deuxième grand objectif de son mandat avec la stabilité des prix : le plein-emploi.

Les données relatives au marché du travail ont été assez contradictoires ces derniers mois et rendent difficile sa lecture.

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Une dégradation inattendue du marché du travail précipiterait des baisses de taux de la Fed
C’est probablement que la Fed reste sur ses gardes sur le sujet et que Powell a répété qu’une détérioration inattendue du marché du travail précipiterait des baisses de taux.

In fine, le coup d’arrêt à la baisse de l’inflation américaine fait que la Fed gardera ses taux directeurs aux niveaux actuels (5,25/5,50%) pendant plusieurs mois encore car l’inflation est en quelque sorte trop basse pour que la Fed ressente le besoin de relever à nouveau les taux mais elle est encore trop haute pour baisser les taux.

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