Les conseils pour prévenir les crises d’asthme chez l’enfant

L’asthme est une maladie respiratoire fréquente. Elle touche plus de 4 millions de personnes en France, et apparaît le plus souvent dès l’enfance. Les crises d’asthme provoquent une gêne respiratoire importante et altèrent considérablement la qualité de vie. Il existe toutefois quelques conseils pour diminuer leur fréquence. Sciences et Avenir fait le point sur les recommandations des scientifiques.

Entre 10 et 16% des enfants sont concernés par l’asthme selon l’Inserm. Cette maladie se caractérise notamment par des crises de dyspnée, gêne respiratoire, accompagnées de sifflements.

« Il est aujourd’hui établi qu’il n’existe pas « un » mais « des » asthmes : ces différentes formes de la maladie, correspondent à des caractéristiques cliniques, biologiques et fonctionnelles différentes, dont les causes pourraient également être différentes”, peut-on lire dans le dossier du même institut, consacré à l’asthme.

Insomnies, baisse d’activité et absentéisme peuvent faire partie des conséquences indirectes de cette maladie. Outre les traitements médicamenteux, il est possible d’agir sur plusieurs facteurs afin de diminuer la fréquence des crises d’asthme.

Les causes de la crise d’asthme

Les bronches sont entourées de muscles lisses. Pendant une crise d’asthme, ceux-ci se contractent et réduisent ainsi le diamètre des bronches. On parle de bronchoconstriction. Peut s’ensuivre une toux ou, plus couramment, une dyspnée c’est-à-dire une sensation de respiration difficile. La fréquence de ces crises varient, de quelques heures à plusieurs mois en fonction des individus et des périodes.

« Les symptômes peuvent s’aggraver lors d’un effort physique ou pendant la nuit. Et les crises les plus graves peuvent nécessiter une hospitalisation pour insuffisance respiratoire aiguë », alertent les chercheurs de l’Inserm. 

On distingue deux types d’asthmes qui diffèrent par leur origine. Dans tous les cas, la maladie est liée à une inflammation des bronches, mais la première forme peut être déclenchée par une réaction allergique, au contraire de la seconde. 

  • Les asthmes de type T2. C’est la forme la plus fréquente. Elle concerne 4 asthmatiques sur 5. Les crises « surviennent en présence d’un facteur favorisant (allergènes, virus, polluants) qui déclenche une inflammation », souligne l’Inserm. C’est justement sur ces éléments qu’il est possible d’agir, nous le verrons un peu plus bas. L’inflammation peut être déclenchée par le biais d’une réaction allergique, ou une réaction non-allergique innée qui conduit à une production excessive de certaines cellules (éosinophiles).

  • Les seconds, dits « non T2 » correspondent aux asthmes dans lesquels il n’existe ni allergie, ni éosinophiles,” comparent les chercheurs. Dans ce cas, l’inflammation fait suite à un excès de certaines cellules immunitaires. Les facteurs de déclenchement sont très variables.

Quelles en sont les conséquences ? Un rétrécissement des voies respiratoires et un épaississement de la paroi des bronches sur le long terme. 

Quels sont les facteurs de risque ? 

L’asthme résulte de trois paramètres distincts : une prédisposition génétique, mais aussi des déterminants personnels et enfin, des facteurs environnementaux.

Parmi les déterminants personnels qui augmentent le risque d’asthme figurent notamment la prématurité et le petit poids de naissance, les antécédents familiaux d’atopie (terrain allergique), ou encore les infections respiratoires survenues au cours de la petite enfance, comme la bronchiolite,” énumère l’Inserm. 

Durant la deuxième moitié du 20ème siècle, le nombre d’asthmatique a triplé. Ce constat met en exergue l’importance des facteurs environnementaux dans la survenue de cette maladie : 

  • _Les allergènes à l’intérieur : acariens, moisissures … et à l’extérieur, comme les pollens. 

  • _Le tabagisme, même passif et in utero. 

  • La pollution, notamment les particules fines en extérieur et des “substances issues de produits d’entretien, de colles, de vernis, de peinture… ou des produits chimiques irritants,” en intérieur. 

Les allergènes sont multiples. Pour pouvoir diminuer la fréquence des crises, il est nécessaire d’identifier précisément les circonstances dans lesquelles elles surviennent : lieu, horaire, activité etc. « Si nécessaire, votre médecin peut proposer de réaliser un bilan allergologique », ajoute l’Assurance Maladie. 

Les gestes à adopter

Une fois que les facteurs environnementaux ont été repérés, on peut essayer de limiter l’exposition à ces allergènes. Pour cela, quelques recommandations simples sont à mettre en place. 

Pour améliorer la qualité de l’air intérieur :

  • _Renouveler l’air chaque jour, même lorsqu’il fait froid. 

  • _Chauffer modérément pour maintenir une température inférieure à 20°C. 

  • Limiter l’utilisation de produits d’entretiens, et aérer après avoir nettoyé une pièce.

  • « Évitez l’utilisation de sprays, de bougies d’intérieur, d’encens, qui peuvent libérer des composés organiques volatils (COV), irritants pour les bronches d’un enfant asthmatique », recommande le site Ameli. 

  • Entretenir régulièrement les appareils à gaz, source d’irritation. Préférer une cheminée avec insert plutôt qu’un foyer ouvert et aérer la cuisine pendant la cuisson.

Prévenir l’apparition de moisissures, blattes, acariens :

  • _Éviter l’humidité : aérer après s’être douché, ou avoir cuisiné. Faire la chasse aux fuites et infiltrations. 

  • _Se prémunir contre les blattes (ou cafards) : jetez poubelles et cartons régulièrement. Utiliser des boîtes hermétiques pour les aliments. Effectuer une désinsectisation.

  • _Prévenir les acariens : « Utiliser un chiffon humide pour dépoussiérer les meubles, éviter moquettes et tapis, utiliser des couettes et oreillers synthétiques et des housses anti-acariens, laver régulièrement draps, couvertures et peluches à plus de 55°C, et éviter de faire sécher le linge dans la chambre ou le séjour », énumère l’Assurance Maladie.

Par ailleurs, si vous avez des animaux, il est conseillé de leur interdire l’accès à la chambre de l’enfant et de les brosser régulièrement en dehors de l’habitation. Certaines plantes d’intérieur, comme le Ficus Benjamina, peuvent aussi être irritantes. 

En extérieur : des outils pour se tenir informé

Difficile de contrôler les conditions extérieures. Toutefois, s’informer de la qualité de l’air est possible et permet de mieux appréhender les sorties. Face aux pollens : 

  • _suivre le calendrier des pollens et les pics de pollinisation dans votre région sur le site du réseau national de surveillance aérobiologique. 

  • _aérer tôt le matin ou tard le soir si l’air est riche en pollens.

  • _Porter des lunettes et un chapeau pour limiter le contact avec les yeux et les cheveux. 

  • _Dans la mesure du possible, pratiquer les activités de plein air, tôt le matin ou tard le soir et éviter les pique-niques durant les pics polliniques.

  • _laver ses cheveux au retour d’une promenade.

  • _ne pas faire sécher le linge dehors pendant les pics.

  • _Garder les vitres de la voiture fermées et changer les filtres anti-pollens tous les 20.000 km si la voiture en est pourvue. 

Il est aussi possible de s’informer en temps réel sur la pollution de l’air ambiant grâce au site du Laboratoire Central de la Surveillance de la Qualité de l’Air. 

Pour compléter ces gestes préventifs, deux types de traitements peuvent les accompagner. D’une part, le traitement des crises d’asthmes qui apaise les symptômes, et de l’autre, le traitement de fond, qui cible l’inflammation des bronches.

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