Annonces d’un blocage de l’exportation du pétrole nigérien par le Bénin (Médias)

L’information annoncée par un média français est relayée par de nombreux journaux béninois. Elle n’a toutefois pas encore fait l’objet d’une confirmation officielle.

Selon certaines sources médiatiques, le gouvernement béninois aurait notifié dans un courrier adressé à la China National Petroleum Corporation, en charge de la gestion du pipeline Niger-Bénin, et à l’ambassadeur chinois au Bénin, sa décision de bloquer tout navire affecté au transport du pétrole nigérien par le port de Sèmè-Kpodji.

Aucune source officielle ne commente cette actualité jusqu’à ce matin vers 10 heures. Les informations rapportées par la presse associent cette situation au blocus unilatéral par le Niger de sa frontière avec le Bénin, alors même que la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé les sanctions qui isolaient le pays sahélien.

Mais une autre hypothèse pourrait aussi être l’existence de désaccords sur le règlement de droits de passage.

Les accords sur ces aspects ne sont pas connus du grand public. Début mars 2024, une délégation composée de preneurs de décisions des douanes nigériennes, notamment au sein de la direction « de la réglementation, de la coopération, du contrôle, de la facilitation du partenariat économique », a visité ses homologues béninois à Cotonou.

« Dans quelques jours, le Niger amorcera le processus d’exportation de son pétrole brut.

Cette phase est d’une importance hautement stratégique aussi bien pour le Niger que pour le Bénin, qui est le pays du départ des exportations. Cela nécessite pour chacun des 2 États l’élaboration des stratégies permettant d’atteindre les objectifs » avait fait savoir le chef de la délégation nigérienne, sans plus de précisions.

Par la suite, il est ressorti qu’un accord de 400 millions $ avait été signé avec la Chine pour la vente du brut. Au regard de l’état actuel des relations entre les dirigeants des 2 pays, il n’est pas certain que les intérêts du Bénin ont été pleinement pris en compte.

La construction du pipeline long de plus de 2 000 kilomètres a fait l’objet de discussions avec divers dirigeants. Les négociations ont débuté alors que Mahamadou Issoufou était encore président et se sont poursuivies avec son successeur Mohamed Bazoum. Mais son arrestation et sa déchéance par le régime militaire actuellement au pouvoir ne sont manifestement pas un scénario qui était pris en compte par l’accord de partenariat autour du projet.

Le Bénin reste à ce jour le seul pays frontalier du Niger non-membre de l’AES, avec lequel ses frontières restent fermées.

Officiellement on évoque la présence de militaires français, un pays avec lequel la rupture diplomatique est désormais acquise. Pour son économie, notamment celle du port de Cotonou, cela représente une contrainte et des pertes de revenu.

Il faut aussi dire que la coopération entre les 2 pays dans les domaines du transport et de la logistique a impliqué pour le Bénin de réaliser d’importants investissements qui sont désormais mis en difficulté.

Pour le Niger, trouver le moyen de sortir ses 90 000 barils par jours de pétrole est presque vital.

On ignore quels sont les plans de la junte à la tête de la transition nigérienne pour cette manne. On ignore aussi ce que représente la rente effective dans le contrat de vente signé avec la Chine.

ecofin

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