Le méga-courant marin Amoc s’affaiblit et ses conséquences sont déjà visibles

L’évolution d’un grand courant marin suscite beaucoup d’interrogations depuis plusieurs dizaines d’années, la circulation méridienne de retournement atlantique, l’Amoc. Son comportement fait débat dans la communauté scientifique, et certains avancent le fait qu’aucune preuve tangible n’a encore pu être donnée sur son éventuel affaiblissement.

Mais une nouvelle étude de l’université de Miami estime avoir la confirmation que le courant s’est bien affaibli au cours des 20 dernières années et qu’il a contribué à la hausse du niveau de la mer.

Le climat de notre Planète dépend en grande partie de ce qui se passe dans les océans. Or, il n’y a pas que le fonctionnement de l’atmosphère qui se trouve perturbé par les  de gaz à effet de serre, les océans aussi.

Et l’un impacte l’autre, comme un serpent qui se mord la queue.

Le méga-courant Amoc transporte les eaux chaudes de l’océan Atlantique sud vers les hautes latitudes de l’océan Atlantique nord. Cette eau se refroidit alors et forme des « cellules » de différentes températures qui jouent un rôle important : elles redistribuent la  et le  dans plusieurs zones.
Ce mécanisme est indispensable pour le fonctionnement global de l’océan, de la vie marine (en faisant voyager le plancton) et du climat.
Le courant Amoc influence fortement la  de l’Europe, de l’Amérique, mais aussi de l’Afrique. Il participe aussi à la circulation des eaux de fond de l’, qui sont les eaux les plus froides, et les plus oxygénées de l’océan.
Celles-ci se trouvent en-dessous de 4 000 mètres de profondeur. Les spécialistes des océans qualifient ces eaux de fond de «  des océans  ».
Le parcours de l'Amoc de l'Antarctique à l'Arctique avec, en rouge les eaux de surface, en jaune les eaux intermédiaires, en bleu les eaux profondes et en violet les eaux abyssales. © Chidichimo <em>et al.</em>, NOAA

Les zones les plus inaccessibles des océans souffrent aussi des conséquences du réchauffement  

Or, l’étude américaine montre que le transport d’eau, vers les eaux de fond de l’Antarctique, a chuté de 12 % entre 2000 et 2020 en raison du réchauffement important de l’ouest de l’Antarctique. La hausse des températures en Antarctique affaiblit l’Amoc, qui joue alors de moins en moins son rôle de transport des eaux.

Cette dilution constatée des eaux froides de profondeur serait donc la preuve que l’Amoc faiblit d’année en année et que ses conséquences sont déjà perceptibles.

Ce réchauffement a non seulement réduit la quantité d’eaux froides de fond, mais aussi contribué à l’élévation du niveau de la mer. Le réchauffement de ces eaux profondes aurait ainsi fait gagner au niveau de la mer 2,8 mm supplémentaires.

Selon la NOAA, ces conclusions sur les eaux de fond de l’Antarctique montrent que même les zones les plus inaccessibles, comme les profondeurs des océans, sont affectées par les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. L’étude se concentre ici sur l’océan Atlantique nord, mais ces premières observations tendent à laisser penser que ce type de transformations serait présent dans tous les océans.

futura

You may like