Les militants du « Comité du 9-mai » ont pu défiler à Paris samedi pour commémorer la mort d’un militant pétainiste survenue en 1994.
Des bras tendus, des croix celtiques et des chants nationalistes qui provoquent une onde de choc à gauche. Après la manifestation des militants néofascistes réunis sous la bannière du Comité du 9 mai à Paris samedi 11 mai, plusieurs responsables politiques ont exprimé leur effroi en commentant les images du cortège.
Plus particulièrement à gauche, dans la perspective des élections européennes qui promettent un score important, à l’échelle du continent, aux formations d’extrême droite.
« C’est aujourd’hui, c’est à Paris, c’est l’extrême droite. Le 9 juin, vous voulez vraiment leur donner le feu vert ? », a interrogé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, en commentant des images tournées sur place par Le HuffPost, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
« Peste brune »
« Pour celles et ceux qui n’ont pas trop envie d’aller voter le 9 juin prochain… Les néonazis de la vidéo là, ceux qui ont défilé tranquillement dans la rue de Paris aujourd’hui, ils iront voter eux. Et leurs petits copains fachos de tous les pays aussi », a renchéri la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, en partageant les mêmes images. « La peste brune défile fièrement dans nos rues.
Mon inquiétude est grande », a réagi de son côté Cyrielle Chatelain, tandis que la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga déplore que la capitale soit « défigurée par le fascisme fièrement affiché ».
Après Milan, Paris défigurée par le fascisme fièrement affiché.
L’extrême-droite prend tous les visages de la haine et les veines de notre démocratie.
Chaque jour nous la combattons et le #9juin, nous devons stopper l’hémorragie. pic.twitter.com/YA9FGbvCK8— Carole Delga (@CaroleDelga) May 12, 2024
« Des centaines de néonazis ont défilé dans Paris, visage masqué, empêchant les journalistes présents de faire leur métier.
Pourquoi aucun d’entre eux n’a été interpellé alors même qu’ils ont enfreint la loi ? Le racisme et l’antisémitisme sont un délit, pas une opinion ! », s’indigne de son côté le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Même inquiétude exprimée du côté de la France insoumise. À ceci près que les élus LFI jugent le gouvernement complice de la tenue de ce rendez-vous.
De quoi expliquer la discrétion qui domine en Macronie après le défilé, même si certains, à l’image de la députée des Yvelines (et ancienne ministre) Nadia Hai, s’est alarmée après la diffusion des images.
L’extrême droite en France.
Mai 2024. pic.twitter.com/OzWhHIxpcB— Nadia HAI (@NadiaHAI78) May 12, 2024
Silence du RN
Du côté du RN, en revanche, c’est silence radio. Habituellement prompts à réagir au moindre fait d’actualité, les élus lepénistes ont surtout utilisé leur connexion Internet pour afficher leur soutien à la candidate israélienne à l’Eurovision face « l’islamogauchisme » (voire à dénigrer le candidat tricolore Slimane) plutôt qu’à s’indigner de ce défilé néofasciste. Il faut dire que le RN cherche justement à faire oublier ses relations passées avec le GUD, groupuscule à la manœuvre de ce défilé.
Mediapart rappelle par ailleurs que le Comité du 9 mai avait été créé par des militants de ce mouvement de jeunesse, lesquels avaient été défendus à l’époque par Marine Le Pen, alors avocate.
Même absence de réaction du côté des Républicains, où aucun cadre du parti présidé par Éric Ciotti n’a daigné réagir. « Ces slogans n’ont rien à faire dans l’espace public », a répondu sur LCI la tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, Marion Maréchal, interrogée sur le sujet.
Selon l’AFP, les militants encagoulés vêtus de noir étaient environ 600 à défiler ce samedi.
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