Facebook et Instagram provoquent-ils l’addiction des plus jeunes ? La question se pose en tout cas du côté de Bruxelles : la Commission européenne a décidé de lancer une enquête formelle sur Meta, dans le cadre du DSA.
Meta en fait-il assez pour protéger les mineurs ?
Dans le détail, la procédure va s’intéresser aux risques que font peser les interfaces des deux réseaux sociaux sur les plus jeunes ; elles pourraient en effet « exploiter les faiblesses et l’inexpérience des mineurs » et provoquer des « comportements addictifs ». Également au menu : l’examen des mesures visant à empêcher l’accès des mineurs à des contenus inappropriés, et donc les outils de vérification de l’âge qui pourraient ne pas être « raisonnables, proportionnés et efficaces ».
Les questions de confidentialité, de sécurité et de sûreté pour les utilisateurs les plus jeunes seront aussi scrutées de très près, notamment les paramètres de confidentialité par défaut dans le cadre du fonctionnement du système de recommandation.
« Nous ne sommes pas convaincus [que Meta] ait suffisamment respecté les obligations du DSA pour atténuer les risques d’effets négatifs sur la santé physique et mentale des jeunes Européens sur ses plateformes Facebook et Instagram », explique Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.
Si Meta n’a pas fait les choses correctement, le groupe aurait enfreint le DSA, ce qui peut aboutir à des sanctions financières particulièrement salées : jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel mondial. Une suspension temporaire peut également être décidée en dernier recours.
Néanmoins, une procédure formelle n’est pas forcément synonyme d’infraction, l’enquête devra le démontrer.
Ce n’est pas la première fois que Meta est dans la nasse de la Commission européenne en vertu du DSA : le 30 avril dernier, Bruxelles lançait une première procédure liée à la publicité, au contenu à caractère politique, à l’accès des données pour les chercheurs.
Commission européenne