Le réchauffement climatique, lié aux activités humaines, a aggravé l’intensité d’une sécheresse inédite qui avait précédé les feux dévastateurs des années 2019 et 2020. C’est la conclusion d’une étude fondée sur des données météorologiques.
Des millions d’hectares de végétation détruits et des milliards d’animaux disparus. Ce sont les conséquences des incendies les plus dévastateurs que l’Australie ait connus, des mégafeux, ainsi qu’on les désigne désormais. Ces feux de brousse ont démarré en 2019 dans le sud du pays, puis sont remontés vers les zones humides de façon imprévisible et incontrôlable.
Les circonstances ayant tout déclenché est un épisode d’une intensité jamais enregistrée auparavant : la sécheresse « de Tinderbox », en référence à un briquet. Dans une récente étude australienne, publiée dans la revue Science Advances, des climatologues ont montré que cette sécheresse n’aurait pas été si intense en l’absence des activités humaines et de leur conséquences sur le réchauffement climatique.
Une sécheresse d’origine anthropique
La sécheresse de Tinderbox a duré 18 mois, avant que démarrent les incendies. Les chercheurs ont assemblé des données de météorologie pour créer des modèles informatiques à apprentissage automatique.
Conclusions : pendant la période précédant les feux de brousse, les jours de pluie se sont fait rares, asséchant les sols et les bassins et mettant à rude épreuve les productions agricoles. D’après les analyses, la sécheresse de Tinderbox est seule en cause, bien qu’un autre phénomène atmosphérique au niveau de l’océan indien ait pu raréfier les dépressions sur les côtes australiennes.
La probabilité que cette sécheresse soit aussi intense en l’absence d’humains est inférieure à 1%
Grâce aux modèles informatiques, les climatologues ont quantifié la contribution d’origine humaine à l’intensification de cette sécheresse : « Nous avons généré plus de 10.000 ans de données, et nous avons utilisé ce long enregistrement pour estimer la probabilité d’occurrence de déficits de précipitations, aussi mauvais que la sécheresse de Tinderbox », nous apprend Anjana Devanand, hydrologue au centre d’excellence pour les extrêmes climatiques (CLEX), à Sydney (Australie).
Bien que des incertitudes persistent, la probabilité que cette sécheresse soit aussi intense en l’absence d’humains est de moins de 1%.
La sécheresse de 2017 à 2019 aurait donc été intensifiée d’environ 18 % par le réchauffement anthropique. Les modèles indiquent également qu’il faut s’attendre à des sécheresse de plus en plus intenses à l’avenir.
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