La Bourse de New York a terminé en hausse, mardi, et signé de nouveaux records sur un marché dépourvu de nouvelles fraîches mais qui se laisse dériver vers le haut.
Le Dow Jones a grignoté 0,17%. L’indice Nasdaq et l’indice élargi S&P 500 ont respectivement pris 0,22% et 0,25%, pour établir chacun un nouveau sommet historique.
Les plus grosses pondérations du Dow Jones (16% de l’indice à elles deux), UnitedHealth (+1,22%) et Goldman Sachs (+1,61%), ont brillé, de même que les capitalisations technologiques géantes côté Nasdaq.
Microsoft (+0,87%) a atteint un nouveau record en clôture, et pèse désormais 3.189 milliards de dollars de capitalisation. Sa valorisation boursière a quasiment décuplé en dix ans.
La vague de nouvelles offres lancées depuis dix jours par les vedettes de l’intelligence artificielle (IA) générative, que ce soit Microsoft, mais aussi Google (+0,61% pour Alphabet) ou OpenAI, ont redonné un coup de fouet au secteur en Bourse.
A l’inverse, moins présents sur le segment des produits de grande consommation labellisés IA, Amazon (-0,21%) et Meta (-0,90%) sont restés en retrait bien qu’investissant également des milliards dans cette technologie.
Pour Jack Ablin, de Cresset Capital, ce regain d’euphorie va être mis à l’épreuve des résultats de la superstar de l’IA, le concepteur de semi-conducteurs Nvidia, attendus mercredi après Bourse.
« Cela sera un bon indicateur de la marge de progression que conservent encore les valeurs de l’IA », selon l’analyste.
Signe de l’humeur légère de la place new-yorkaise, l’indice VIX, qui mesure l’anxiété des investisseurs, est descendu mardi à son plus bas depuis cinq mois.
Pour Jack Ablin, le marché est allé trop haut et est en surchauffe. « Si on compare les prix des actions à ceux des obligations, elles sont probablement au plus haut depuis la crise financière. »
Sur le marché obligataire, les taux se détendaient légèrement. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans pointait à 4,41%, contre 4,44% en clôture la veille.
Deux membres de la banque centrale américaine (Fed), le gouverneur Christopher Waller et le président de l’antenne d’Atlanta Raphael Bostic ont estimé, mardi, que les récents indicateurs incitaient à l’optimisme, mais que des baisses de taux n’étaient pas à attendre avant plusieurs mois.
A la cote, Tesla s’est cabré (+6,66%) après qu’un cadre du groupe a indiqué que le constructeur comptait démarrer en 2026 les livraisons en série de son camion électrique, dont il espère vendre, en vitesse de croisière, 50.000 unités par an.
La banque JPMorgan Chase s’est redressée (+2,01%) après un décrochage.
Lundi, durant la journée investisseurs, le PDG Jamie Dimon a confié qu’il se voyait quitter ses fonctions dans moins de cinq ans, alors qu’il éludait systématiquement la question jusqu’ici. Il n’a, pour autant, pas donné de calendrier plus précis.
Les opérateurs ont bien réagi à quelques nouvelles positives venues de la grande distribution, alors que la conjoncture se dégrade progressivement aux Etats-Unis.
La chaîne de grands magasins Macy’s a capitalisé (+5,13%) sur un bénéfice net supérieur aux attentes et le relèvement de sa prévision annuelle.
Engagé dans une profonde restructuration, qui inclut notamment la fermeture de nombreux sites pour se concentrer sur les plus profitables, l’enseigne est parvenu à faire baisser ses coûts, opérationnels et administratifs.
Autre bonne surprise, celle de la chaînes d’articles de bricolage Lowe’s, qui a dépassé les attentes, notamment grâce à une croissance de ses ventes chez les professionnels et une accélération du commerce en ligne. Mais les investisseurs ont sanctionné le titre (-1,88%) car ils s’inquiètent de voir le chiffre d’affaires se contracter pour le sixième trimestre de suite.
Cette évolution contraste avec le géant des hypermarchés Walmart (+1,51%), qui tire partie de l’accent mis par les consommateurs sur les prix bas. L’action a fini à un record historique.
Trump Media and Technology Group, la start-up de l’ancien président Donald Trump dans les médias, a souffert (-8,66%) après la publication de résultats peu reluisants. Au premier trimestre, TMTG n’a dégagé qu’un chiffre d’affaires de 770.500 dollars pour une perte nette de 328 millions.
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