L’homme a vécu durant environ six mois dans un logement insalubre, réalisant gratuitement des travaux pour la famille et cédant ses revenus liés au RSA.
Un homme et une femme âgés de 31 et 28 ans ont été condamnés ce mardi 27 juillet par le tribunal correctionnel de Castres, dans le Tarn, pour «traite d’être humain» et «extorsion», a indiqué au Figaro la substitut du procureur de la République de Castres Claire Marie de Agostini, confirmant une information de La Dépêche . Issus de la communauté des gens du voyage, ils ont été condamnés respectivement à 3 et 5 ans de prison.
La victime, un homme âgé de 31 ans, croise pour la première fois le chemin de ses bourreaux alors qu’il se trouve à la rue. Le couple lui propose, en décembre 2019, de venir habiter chez eux, ce que l’homme accepte. Durant une période de 7 mois, il est ainsi hébergé chez les gens du voyage.
Mais les conditions d’hébergement sont loin d’être idéales : logé au fond d’un garage, le trentenaire a interdiction d’avoir accès librement aux sanitaires et au frigidaire, et, d’après le parquet, seulement un repas par jour lui est servi. En journée, «il sert de chauffeur à la famille et doit effectuer de multiples travaux manuels, tels que tondre la pelouse ou encore refaire intégralement le parquet», poursuit Claire Marie de Agostini.
Le 13 juillet 2020, la victime réussit à prendre la fuite et se rend directement au commissariat de Castres pour dénoncer la maltraitance dont il fait l’objet. Dès le lendemain, le père de famille est placé en garde à vue et une information judiciaire est ouverte. Les enquêteurs découvrent alors que non seulement ce sans-abri n’était pas rémunéré pour ses travaux, mais encore que ses moyens de paiement lui avaient été confisqués et qu’il était obligé de remettre l’intégralité de ses revenus issus du RSA à ses hôtes. «C’est par ailleurs à lui que revenait la charge de payer l’intégralité des courses», souligne le parquet.
Le jour de l’audience, la victime n’était pas présente, «de peur des représailles», nous précise-t-on. Les accusés, eux, n’ont pas reconnu les faits qui leur étaient reprochés, niant avoir volé les prestations sociales du SDF et arguant ne pas avoir de meilleures conditions de vie que les siennes.
Source: ladepeche
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