Stabilité financière : Le Groupe consultatif régional pour l’Afrique sub-saharienne a tenu sa première réunion semestrielle à Dakar

Le Groupe consultatif régional pour l’Afrique sub-saharienne (Gcr-Ass) du Conseil de stabilité financière (Csf) a tenu sa première réunion pour le compte de l’année 2024 les 22 et 23 mai à Dakar, capitale de la République du Sénégal.

Créé en 2009 par les gouvernements des pays membres du G20, le Financial Stability Board (Conseil de stabilité financière) joue un rôle crucial dans la promotion de la stabilité financière mondiale.

Le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a rappelé lors de l’ouverture des travaux que le Conseil de stabilité financière coordonne les activités des autorités nationales et internationales et en met en œuvre des réformes pour prévenir les crises financières futures.

Prononçant l’allocution de bienvenue, Jean-Claude Kassi Brou, hôte de la rencontre, est revenu sur les évolutions économiques et financières récentes.

Il a indiqué, en ce sens, qu’au plan mondial, les risques pesant sur la stabilité financière à court terme se sont atténués dans un contexte marqué par une orientation favorable de l’activité économique, une relative baisse des tensions inflationnistes, une attitude optimiste des marchés financiers internationaux et une détente des conditions financières internationales.

Il a, dans la foulée, partagé avec les parties prenantes de la rencontre, les récentes actions menées par la Bceao et les Etats membres de l’Umoa pour dynamiser la croissance des économies, réduire les pressions inflationnistes et préserver la viabilité extérieure ainsi que la résilience du secteur financier.

Pour faire face aux fortes tensions sur les prix, Jean-Claude Kassi Brou a souligné que la Banque centrale a entamé un resserrement de sa politique monétaire depuis juin 2022 à travers plusieurs hausses de ses taux directeurs.

Selon lui, l’institut d’émission des huit pays de l’Umoa a également initié des actions réglementaires pour renforcer la résilience du secteur bancaire. Dans ce cadre, a-t-il dit, trois nouvelles lois ont été adoptées dans l’Umoa en 2023.

Il s’agit de la loi bancaire, de la loi sur le secteur de la microfinance et de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Ces évolutions réglementaires ont permis, à l’en croire, d’aligner le cadre juridique avec les standards internationaux et de tenir compte des vulnérabilités et opportunités intervenues au cours des années récentes dans le secteur financier de l’Umoa.

Par ailleurs, le gouverneur de la Bceao a rappelé que le capital social minimum des banques a été relevé de 10 à 20 milliards de francs CFA, en vue de renforcer la solidité des banques et leur capacité à davantage financer les économies des Etats membres de l’Union.

De plus, le successeur de son compatriote ivoirien Tiémoko Meyliet Koné à la tête de la Bceao a fait valoir que les pouvoirs de supervision et de résolution bancaire de l’Autorité de contrôle ont été renforcés.

La conjugaison des politiques menées par les Etats et par la Banque centrale a permis, d’après M. Kassi Brou, d’améliorer les performances économiques de des pays de l’Umoa. Ainsi, a-t-il relevé, le taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) est ressorti à 5,3% en 2023, et le taux d’inflation s’est replié à 3,7%, après avoir atteint un niveau élevé de 8,8% en août 2021.

Dans le même sillage, il déclare que le secteur bancaire dans l’Umoa demeure résilient. En effet, il a expliqué que les 135 banques en activité présentent un ratio de solvabilité moyen de 13,1% en mars 2024, pour une norme minimale fixée à 11,5%.

Actu-Economie

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