Le Kenya qui a récemment lancé sa nouvelle feuille de route pour son industrie laitière sur les 10 prochaines années afin de doubler sa production à 10 millions de tonnes a vu son industrie locale confrontée à des pertes de production qui plombent la capacité du pays à atteindre l’autosuffisance en produits laitiers.
Le premier producteur de lait en Afrique a perdu, en 2023, environ 6 % de sa production de lait frais, soit 290 000 tonnes, selon des dernières données publiées par le Bureau national des statistiques (KNBS), cité par l’Agence Ecofin. Ce volume est en hausse de 50 % par rapport au niveau de pertes affiché un an plus tôt et représente le stock le plus élevé enregistré sur les 4 dernières années.
D’après nos confrères de l’Agence Ecofin qui s’adossent sur les données du KNBS, cette situation s’est traduite par un manque à gagner financier de 14,7 milliards de shillings (110 millions $) pour l’industrie.
Avec les bonnes précipitations qui ont amélioré la disponibilité du fourrage pour l’élevage laitier pâturant, les industriels n’ont pas été en mesure d’absorber le surplus de production détenu par les producteurs même si le volume de lait commercialisé localement a augmenté de près de 7 % à 806 000 tonnes.
Pour inverser la tendance, Mithika Linturi, ministre de l’Agriculture et du Développement de l’élevage a souligné qu’il est aussi prévu d’accroître le taux de commercialisation de lait de 30 à 50 %.
Selon le responsable, les interventions seront axées sur l’amélioration de l’accès des éleveurs aux aliments pour animaux et aux services vétérinaires en vue de doubler la production journalière de lait frais par vache à près de 14 litres.
Alors que dans le pays d’Afrique de l’Est, les autorités ont annoncé depuis 5 ans plusieurs stratégies pour accroître davantage la production, les observateurs indiquent que cette perte met en lumière la nécessité d’un investissement plus important dans les infrastructures de stockage et plus globalement dans l’aval de la chaîne de valeur laitière.
Au Kenya, le cheptel laitier compte environ 5,1 millions de têtes de vaches, d’après les données du ministère de l’Agriculture. Plus de 2 millions de petits exploitants laitiers opèrent dans la filière.
« La productivité de notre important cheptel laitier est inférieure à 7 litres par jour, ce qui est faible par rapport aux normes mondiales et il sera plus facile d’augmenter la production de lait dans le pays en doublant la production par vache qu’en augmentant le nombre de vaches laitières », a expliqué Mithika Linturi.
VivAfrik