Après avoir voulu rebâtir le Barça avec Ronald Koeman et Xavi, les dirigeants catalans sortent la carte Hansi Flick, qui s’engage jusqu’en 2026. Le coach allemand au palmarès colossal débarque avec la bénédiction du président et le prix du gagnant des entretiens d’embauche.
En quête du nouveau coach censé relever enfin le FC Barcelone, les dirigeants catalans ont mis une nouvelle pièce dans la machine à broyer : celle de Hansi Flick. Après avoir annoncé le départ de Xavi vendredi et officialisé son licenciement sans indemnisation ce mercredi matin, le club blaugrana prend le tournant de la rigueur avec l’arrivée du technicien allemand, libre de tout contrat et qui s’est engagé jusqu’en 2026.
C’est en catalan que le natif du sud-ouest de l’Allemagne a fait les présentations dans une courte vidéo : « Culers, c’est notre moment, força Barça ! »
« Un champion » en Catalogne
La grande question est de savoir si celui qui a réalisé un sextuplé avec le Bayern en 2020 peut être l’homme capable de sortir le FC Barcelone de sa crise sportive qu’il traîne depuis… 2020, enfoncé par une lourde défaite 8-2 face aux Bavarois de son nouvel homme fort. C’est la première fois, d’ailleurs, depuis cette même année 2020 et Quique Setién que l’entité catalane fait confiance à un homme dont le passé n’est pas lié au club.
Pour le bilan que nous connaissons tous.
D’un point de vue garantie sportive, Hansi Flick présente un bien meilleur bilan. Et c’est d’ailleurs ce que préfère retenir la presse catalane, qui zappe l’échec cuisant qu’aura été son passage avec la sélection allemande. Dans son communiqué, le FC Barcelone ne lésine pas sur ce palmarès clinquant et se targue d’avoir recruté « un champion » : « Le FC Barcelone s’offre un entraîneur reconnu pour son pressing haut, intense et anticonformiste.
Grâce à sa solide expérience en clubs et en sélection, il est l’homme idéal pour aspirer à tous les titres. »
It's our moment.
Flick is here. pic.twitter.com/ysb35a6l35— FC Barcelona (@FCBarcelona) May 29, 2024
Lewandowski, Araújo et De Jong pour briller
Parmi les motifs d’espoir évoqués par le club lui-même revient le nom de Robert Lewandowski, qui avait « inscrit plus d’un but par match » lors de l’année 2020. Il avait même éclaté le record de Gerd Müller lors de la saison 2020-2021, toujours sous les ordres de Hansi Flick. L’autre vent d’optimisme vient du coach allemand lui-même, qui à l’image de notre Rudi Garcia national, aurait bluffé Deco et Joan Laporta lors de son entretien.
Selon le média catalan Sport, il aurait assuré à ses deux futurs boss qu’il voyait une marge de progression énorme au sein de l’équipe et qu’il était convaincu qu’il pouvait « beaucoup gagner » avec cette équipe.
Dans un Barça avec très peu de marge de manœuvre financière, l’Allemand de 59 ans apparaît comme une bonne pioche : il s’engage pour deux ans avec un salaire de « seulement » 1,5 million d’euros net par an et ne demande pas forcément de renforts au mercato estival.
Il aurait déjà en tête ses cadres, avec notamment Ronald Araújo ou Frenkie de Jong, qu’il avait déjà rêvé de diriger lorsqu’il évoluait en Bavière. Un challenge pour les dirigeants du Barça, qui devront donc conserver leurs leaders, mais aussi des jeunes pousses issues de la Masia, sur lesquelles le nouvel arrivant compterait beaucoup.
Le choix du président
Habitué à diriger un Bayern Munich galactique avec des vétérans à chaque ligne, Hansi Flick va devoir renfiler son costume d’éducateur, avec un des effectifs les plus jeunes de l’histoire du Barça et l’importance croissante des adolescents dans le XI catalan. Mais difficile de lui donner tort sur la marge de progression des minots, quand on peut comparer le niveau affiché par Pedri et Gavi avec la Roja sous les ordres de Luis Enrique, avec celui qui était le leur dans le Barça de Xavi.
De son côté, le FC Barcelone espère surtout passer enfin le cap du football moderne et finir la mutation embrayée par l’ancien numéro 6 catalan vers un jeu avec davantage de sprints et de duels physiques.
Un travail de progression qui demande du temps. Un temps que n’a pas forcément eu Xavi, pourtant adulé des jeunes issus de la Masia. Hansi Flick lui, même s’il n’est pas une légende du Barça, va au moins pouvoir bénéficier du soutien appuyé de Joan Laporta, qui avait lui-même choisi l’entraîneur allemand, poussant depuis janvier – et l’annonce du départ de Xavi à l’issue de la saison – pour lui faire une place à la tête du Barça.
Le revirement de situation sur son cas et le lobbying appuyé du président pour placer un des entraîneurs de son pote Pini Zahavi a un peu écorné l’image du FC Barcelone, également auprès des socios. En cas d’échec, Laporta devrait lui aussi en payer le choix du Flick.
sofoot