Au Burkina Faso, la Commission nationale électorale a un nouveau président. C’est le magistrat Elisé Ouedraogo qui a été élu après plusieurs heures de tractations et après l’intervention de plusieurs personnalités politiques ou coutumières. Malgré le retrait du candidat de la chefferie coutumière, faute de consensus, c’est par une élection que deux prétendants au poste de président de la Commission électorale ont été départagés.
Le choix du président de la CNE avait été reporté plusieurs fois, suite au refus des partis de l’opposition d’y participer si le candidat présenté par la chefferie coutumière était maintenu. Ils l’accusaient d’être un militant du parti au pouvoir, ce qui pourrait entamer la crédibilité et la transparence des prochaines élections. Or, selon un principe de rotation, c’était autour de la chefferie coutumière de présenter un candidat pour diriger la Commission électorale pour les cinq prochaines années.
Mais le chef de l’État, Roch Marc Christian Kaboré, est intervenu auprès des coutumiers afin de permettre la mise en place du bureau de la Commission électorale. Il a fallu l’implication personnelle du chef de l’Etat pour rapprocher les deux camps, les partis de la majorité et de l’opposition.
Roch Marc Christian Kaboré a plaidé auprès de la chefferie coutumière afin qu’elle renonce à sa candidature au poste du président de la Céni. « J’ai pris la responsabilité de demander à rencontrer sa majesté, le Moro Naaba ; j’ai demandé à sa majesté de bien vouloir accepter que les représentants de la chefferie coutumière ne soient pas candidats pour la présidence de la Céni », annonce le chef de l’Etat.
Un vote faute de consensus sur un candidat
Le candidat de la chefferie coutumière a retiré sa candidature et c’est avec plusieurs heures de retard -après la prestation de serment des commissaires-, que le processus d’élection a débuté, aucun consensus ne s’étant dégagé autour d’un candidat unique pour le poste du président de la Commission électorale.
« La loi dit que c’est une élection qui doit déterminer les membres du bureau, mais si on trouvait un consensus, c'(était) encore mieux, nous explique Clément Sawadogo, le ministre de l’Administration du territoire. C’est pourquoi les choses ont traîné… »
Finalement c’est le magistrat Elisé Ouedraogo, représentant l’église catholique au sein de la Commission électorale, qui a été élu avec 13 voix sur 15 face à un autre candidat. « Ça n’a pas été un long fleuve tranquille mais nous y sommes arrivés et c’est le plus important : à ce stade, ensemble, nous regardons vers l’avenir. »
Le nouveau président prend la direction des affaires dès ce vendredi, en vue de préparer les prochaines élections municipales.
Source: rfi
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