Les Etats-Unis ont déclaré « ne pas fermer les yeux » sur les victimes à Rafah, selon un porte-parole de la Maison Blanche. Mais l’administration Biden maintient son soutien à Israël, après les bombardements de dimanche.
Le ministère syrien de la Défense a affirmé qu’une fillette avait été tuée et dix civils blessés dans deux frappes israéliennes qui ont visé mercredi soir une ville côtière et le centre de la Syrie.
Trois combattants syriens, membres du Hezbollah libanais implanté en Syrie, ont aussi été tués dans une frappe israélienne sur la région de Homs, dans le centre de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
La Syrie intercepte des « cibles » israéliennes, selon un média d’Etat
Les défenses aériennes syriennes ont intercepté des cibles israéliennes au-dessus du centre de la Syrie mercredi, a rapporté un média d’Etat. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a précisé qu’Israël avait visé un site militaire.
« La défense aérienne syrienne intercepte des cibles ennemies dans le ciel de la ville de Homs », a rapporté l’agence de presse officielle syrienne Sana.
L’OSDH a indiqué que des frappes israéliennes avaient visé « au moins un site militaire (…) dans la région de Homs, et des colonnes de fumée » se sont élevées dans le ciel.
L’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie à la frontière Gaza-Egypte
L’armée israélienne a pris le contrôle du couloir de Philadelphie, zone tampon à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, a affirmé un responsable militaire israélien.
« Nous avons établi un contrôle opérationnel » sur cette route de 14 kilomètres dans la bande de Gaza le long de la frontière avec l’Egypte, a déclaré ce responsable à des journalistes sous le couvert de l’anonymat.
Macron appelle Abbas à « réformer » l’Autorité palestinienne dans « la perspective de reconnaissance de l’Etat de Palestine »
Emmanuel Macron a appelé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à « mettre en œuvre les réformes indispensables » dans « la perspective de reconnaissance de l’État de Palestine », a rapporté l’Elysée dans un communiqué.
Dans leur appel téléphonique, le président français « a marqué l’engagement de la France à travailler à bâtir avec ses partenaires européens et arabes une vision commune de paix qui offre des garanties de sécurité pour les Palestiniens et les Israéliens » et à « inscrire la perspective de reconnaissance de l’Etat de Palestine dans une dynamique utile ».
« Dans cette perspective », il « a rappelé le soutien de la France à une Autorité palestinienne réformée et renforcée, en capacité d’exercer ses responsabilités sur l’ensemble des Territoires palestiniens, y compris dans la bande de Gaza, au bénéfice des Palestiniens », a ajouté la présidence française.
Une résolution du Conseil de sécurité « n’aiderait pas », selon les Etats-Unis
Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU « n’aiderait pas », a estimé l’ambassadeur américain adjoint, en réponse à un projet de texte algérien exigeant un cessez-le-feu et l’arrêt immédiat de l’offensive israélienne à Rafah.
« Nous disons depuis le début que n’importe quel produit (texte, ndlr) supplémentaire sur la situation maintenant n’aiderait probablement pas, cela ne va pas changer la situation sur le terrain », a déclaré Robert Wood à quelques journalistes.
Blinken appelle Israël à préparer un plan d’après-guerre au plus vite
Israël a besoin d’un plan pour l’après-guerre dès que possible, a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken, alors que selon un haut responsable israélien, les combats à Gaza pourraient encore durer jusqu’à la fin de l’année.
« Sans plan clair pour le jour d’après, il n’y aura pas de jour d’après. C’est ce dont on a besoin, aussi vite que possible », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une visite en Moldavie.
Il s’agit de s’assurer qu’Israël ne contrôle pas la sécurité de Gaza sur le long terme. « Sinon nous aurons le chaos, l’anarchie et un vide qui sera peut-être comblé à nouveau par le Hamas » ou « pire encore, les djihadistes », a-t-il prévenu.
Reconnaissance de l’Etat palestinien : Paris accuse ses alliés européens de « positionnement politique »
Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a accusé les pays européens ayant reconnu l’Etat de Palestine de privilégier un « positionnement politique », notamment dans le cadre de la campagne des élections européennes, plutôt que de chercher une solution diplomatique au conflit israélo-palestinien.
La France est pour la solution à deux Etats. Par définition, la question de la reconnaissance devra intervenir, évidemment. La question qui se pose, et je l’ai dit de manière très nette à mes homologues espagnol et irlandais notamment: quel est le jour d’après la question de la reconnaissance ? Quelle est l’utilité diplomatique ?
Stéphane Séjourné, devant les sénateurs français.
« La France ne se situe pas dans un positionnement politique, elle cherche des solutions diplomatiques à cette crise. Je regrette qu’un certain nombre d’Etats européens aient privilégié le positionnement politique dans le cadre d’une campagne des européennes, qui ne résout rien », a-t-il poursuivi.
Reconnaissance de l’État de Palestine : « une importante contribution », selon un ministre palestinien
La reconnaissance de l’État de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège constitue « une importante contribution politique » à la cause palestinienne, a affirmé le ministre palestinien de la Santé.
Je veux « remercier les trois pays, les peuples, le gouvernement et tous ceux qui ont pris la décision courageuse de reconnaître notre Etat de Palestine, qui apportera une importante contribution politique et positive à toute discussion sur le cas de la Palestine », a déclaré Majed Abou Ramadan.
Il est à Genève à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé, au cours de laquelle la situation humanitaire et sanitaire catastrophique dans la bande de Gaza est longuement discutée ce mercredi. « J’exhorte tous les autres pays européens à suivre leurs pas courageux », a-t-il lancé au cours d’un point de presse.
Le Brésil rappelle son ambassadeur en Israël
Le gouvernement brésilien a rappelé son ambassadeur en Israël et ne nommera personne à ce poste dans l’immédiat, selon une source diplomatique à l’AFP.
L’ambassadeur, Frederico Meyer, avait été initialement rappelé pour des consultations avec son gouvernement, après qu’une crise diplomatique entre Brésil et Israël a éclaté en février au sujet de la guerre à Gaza. Les conditions n’étaient pas réunies « pour qu’il retourne en Israël », a expliqué la source diplomatique.
En février, le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait provoqué la colère d’Israël en comparant l’offensive israélienne à Gaza à la Shoah.
Il avait été déclaré « persona non grata » par Jérusalem et l’ambassadeur Meyer avait été convoqué pour une réunion au mémorial de la Shoah de Yad Vashem. Le diplomate brésilien a ensuite été rappelé au Brésil pour consultations, et l’ambassadeur d’Israël à Brasilia a à son tour été convoqué par le chef de la diplomatie brésilienne.
La source diplomatique brésilienne a expliqué mercredi que l' »humiliation subie » par Frederico Meyer à Yad Vashem avait motivé la décision de rappeler définitivement l’ambassadeur. Le chargé d’affaires Fabio Farias sera en charge de la représentation brésilienne à Tel Aviv et Lula ne nommera pas de nouvel ambassadeur dans l’immédiat.
Gaza: la Chine « profondément attristée » par la situation « extrêmement grave », dit Xi Jinping
Le président chinois Xi Jinping a déclaré mercredi à son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi que la Chine était « profondément attristée » par la situation humanitaire « extrêmement grave » dans la bande de Gaza, selon un média d’Etat.
« Ce nouvel épisode du conflit israélo-palestinien a fait un grand nombre de victimes parmi les civils palestiniens innocents et la situation humanitaire à Gaza est extrêmement grave. La Chine en est profondément attristée », a affirmé M. Xi à M. Sissi lors d’une rencontre à Pékin, d’après la télévision publique chinoise CCTV.
Recep Tayyip Erdogan appelle « le monde islamique » à réagir
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mercredi « le monde islamique » à réagir après les frappes israéliennes contre les déplacés palestiniens de Rafah.
« J’ai d’ici quelques mots à dire au monde islamique: qu’attendez vous pour prendre une décision commune? Dieu vous tiendra, nous tiendra responsables », a-t-il lancé devant les députés de son parti, estimant que « Israël n’est pas qu’une menace pour Gaza mais pour l’humanité toute entière ».
« Aucun Etat n’est en sécurité tant qu’Israël ne se range pas au droit international et ne se sent pas lié par le droit international. Et ceci concerne aussi la Turquie », a-t-il poursuivi.
« Israël et ceux qui le soutiennent espèrent qu’on oubliera ce génocide: ce génocide ne sera pas oublié » a-t-il prévenu: « le meurtre de bébés, d’enfants, les (attaques) ciblant des hôpitaux, des églises, des mosquées ne seront pas oubliées ».
Il a également jugé que « l’esprit des Nations unies est mort à Gaza ».
« L’Onu ne peut même pas protéger son propre personnel ni le personnel humanitaire. Qu’attendez vous pour agir? L’esprit des Nations unies est mort à Gaza », a déclaré le chef de l’Etat devant les députés de son parti.
Guerre à Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 36.171 morts
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi un nouveau bilan de 36.171 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien il y a plus de sept mois.
Au moins 75 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, précise le ministère dans un communiqué, ajoutant que 81.420 personnes ont été blessées depuis le 7 octobre.
L’OMS livre fuel et matériel dans le nord de Gaza pour la première fois depuis le 13 ma
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réussi, pour la première fois depuis le 13 mai, à atteindre le nord de la bande de Gaza pour livrer du fuel et du matériel à l’hôpital Al-Ahli, a annoncé son patron mercredi.
« L’hôpital Al-Ahli prend en charge deux fois plus de personnes que ce pourquoi il est conçu, il manque de matériels de chirurgie et le personnel n’est pas payé », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.
Pour l’heure, aucune opération de chirurgie lourde « ne peut être réalisée le soir, faute de personnel spécialisé », explique le directeur général, ajoutant que l’OMS essaye de déployer une équipe sur place.
Dans des conditions difficile et « des hostilités intenses », la mission de l’OMS a pu livrer 15.000 litres de carburant – indispensable pour les générateurs de l’hôpital et la production d’électricité – mais aussi 14 lits médicalisés, des médicaments et du matériel de traumatologie pour couvrir les besoins de 1.500 personnes.
La mission a aussi permis d’escorter 5 ambulances du Croissant Rouge palestinien pour contribuer à rétablir des services sanitaires dans le nord de l’étroit territoire palestinien.
Les missions vers le nord de la bande de Gaza, théâtre d’intenses bombardements de l’armée israélienne et de combats depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, sont rendues très difficiles par la pénurie d’essence mais aussi les routes détruites, les décombres et le manque d’accès sûr, souligne encore le docteur Tedros.
Les points de contrôle de l’armée israélienne sont aussi source de retards, selon l’OMS.
« En raison de retards à un point de contrôle, la mission n’a pas pu accéder » à un autre l’hôpital à proximité, indique encore le patron de l’OMS.
L’armée israélienne a promis d’anéantir le Hamas après le 7 octobre et lancé une offensive qui a fait au moins 36.096 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé de l’administration du Hamas.
L’attaque des commandos du mouvement islamiste palestinien infiltrés depuis la bande de Gaza, a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un nouveau décompte réalisé mardi par l’AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.
Rafah: l’Algérie va présenter une résolution au Conseil de sécurité
L’Algérie a présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution exigeant l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah et un cessez-le-feu « immédiat », selon le texte vu mardi par l’AFP.
A l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité mardi après-midi à New York, l’ambassadeur algérien à l’ONU Amar Bendjama a annoncé que son pays allait faire circuler auprès des autres membres du Conseil un « texte court, un texte clair, pour arrêter le massacre à Rafah ».
Dans ce projet de résolution vu mardi soir par l’AFP, le Conseil, mettant en avant les décisions de la Cour internationale de justice, « décide qu’Israël, puissante occupante, doit arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action à Rafah ».
Il exige également « un cessez-le-feu immédiat respecté par toutes les parties » et « la libération sans condition de tous les otages ».
L’Algérie avait réclamé lundi la réunion d’urgence du Conseil, au lendemain d’une frappe israélienne nocturne à Rafah qui a mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés, faisant 45 morts et 249 blessés selon le ministère de la Santé à Gaza.
Depuis, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi la mort de 21 personnes dans une autre frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud du territoire palestinien.
L’ambassadeur algérien n’a pas précisé quand il espérait pouvoir mettre au vote le projet de résolution.
« Nous espérons que ça pourra être fait aussi vite que possible parce que des vies sont en jeu », a commenté l’ambassadeur chinois Fu Cong, espérant un vote dès cette semaine.
« Il est grand temps que ce Conseil agisse et adopte une nouvelle résolution », a plaidé de son côté avant le début de la réunion l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, mettant lui aussi en avant une « question de vie ou de mort ».
Depuis l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre et le début des représailles israéliennes dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité peine à parler d’une seule voix.
Après deux résolutions principalement centrées sur l’aide humanitaire, il avait finalement exigé fin mars un « cessez-le-feu immédiat »; un appel précédemment bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, alliés d’Israël, qui s’étaient cette fois abstenus.
Interrogée sur le projet de texte algérien, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a indiqué attendre de le voir. « Et après nous y réagirons ».
Rafah: Washington « ne ferme pas les yeux » mais maintient son soutien à Israël
Les Etats-Unis « ne ferment pas les yeux » sur les victimes à Rafah mais maintiennent leur soutien à Israël, a assuré mardi un porte-parole de la Maison Blanche, réagissant à la frappe israélienne de dimanche qui a provoqué l’indignation au plan international.
Les Palestiniens ont dénoncé un « massacre » et les Israéliens ont reconnu un « accident tragique » après le bombardement dimanche soir dans un camp de déplacés de Rafah, qui a fait 45 morts et 249 blessés selon le ministère de la Santé de Gaza.
« Ce n’est pas quelque chose sur lequel nous fermons les yeux », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale lors d’un point-presse, en réponse à une question d’un journaliste demandant « combien de cadavres calcinés » feront changer Joe Biden de politique vis-à-vis d’Israël.
« En conséquence de la frappe de dimanche, je ne peux pas parler de changement de politique » de soutien à Israël, a-t-il toutefois ajouté.
Joe Biden avait à plusieurs reprises mis en garde Israël contre une offensive majeure à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, territoire palestinien ravagé par plus de sept mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le ministère américain de la Défense avait auparavant affirmé mardi que les Etats-Unis considéraient toujours l’opération israélienne à Rafah comme étant « limitée », malgré la frappe de dimanche.
« Nous estimons toujours que ce qui se passe à Rafah, ce que fait l’armée israélienne, a une portée limitée », avait déclaré Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone, durant un point-presse.
Les Etats-Unis restent le premier soutien militaire et diplomatique d’Israël et ont critiqué la volonté du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de voir émis des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Mais « nous ne pensons pas que des sanctions contre la CPI soient la bonne approche », a toutefois affirmé John Kirby, après des appels de sénateurs républicains à prendre des sanctions contre la Cour, comme l’avait fait Donald Trump lorsqu’il était président des Etats-Unis à l’encontre d’une procureure de cet organe.
TV5