Ils sont plus de 13 millions de Français à avoir franchi le pas du tatouage. Une pratique extrêmement populaire qui ne serait pas sans danger… Une récente étude vient de montrer que des composants présents dans les encres favorisaient l’apparition de cancers du système lymphatique, et ce quelle que soit la taille du tatouage.
L’étude, menée par une équipe de l’université suédoise de Lund et publiée dans la revue eClinicalMedicine, met en lumière un lien possible entre les tatouages et le lymphome, un type de cancer du système lymphatique.
Elle a inclus 11 905 personnes, dont 2 938 diagnostiquées avec un lymphome.
Parmi elles, 1 398 ont répondu au questionnaire, contre 4 193 dans le groupe témoin sans lymphome. Les résultats ont révélé que 21 % des personnes atteintes de lymphome étaient tatouées, contre 18 % dans le groupe témoin.
« Après avoir pris en compte d’autres facteurs pertinents, tels que le tabagisme et l’âge, nous avons constaté que le risque de développer un lymphome était 21 % plus élevé chez les personnes tatouées. Il est important de rappeler que le lymphome est une maladie rare et que nos résultats s’appliquent au niveau du groupe », déclare Christel Nielsen, qui a dirigé l’étude, dans un communiqué.
Un risque qui n’augmente pas avec la taille du tatouage
Les chercheurs pensaient initialement que la taille du tatouage pourrait influencer le risque de lymphome. Mais à leur surprise, la taille du tatouage n’avait pas d’importance. « Nous ne savons pas encore pourquoi. On peut seulement supposer qu’un tatouage, quelle que soit sa taille, déclenche une inflammation de bas niveau dans le corps, qui peut à son tour déclencher un cancer.
Le tableau est donc plus complexe que nous ne l’avions imaginé au départ », déclare Christel Nielsen.
Lorsque l’encre de tatouage est injectée dans la peau, le corps la perçoit comme une substance étrangère. Le système immunitaire réagit en essayant d’éliminer l’encre, qui finit souvent par se déposer dans les ganglions lymphatiques. Cette accumulation pourrait jouer un rôle dans le développement de cancers, bien que les mécanismes exacts restent à clarifier.
Une pratique courante mais encore peu étudiée
La popularité des tatouages a explosé ces dernières décennies, mais les risques associés à l’encre de tatouage restent largement sous-étudiés. Les encres contiennent souvent des substances chimiques potentiellement cancérigènes. L’étude de Lund est une étape importante vers une meilleure compréhension de ces risques, mais il reste encore beaucoup à découvrir.
« Les gens voudront probablement continuer à exprimer leur identité par le biais de tatouages, et il est donc très important que nous, en tant que société, puissions nous assurer que cela ne présente aucun danger.
Pour l’individu, il est bon de savoir que les tatouages peuvent affecter sa santé et qu’il doit s’adresser à son médecin s’il ressent des symptômes qu’il pense pouvoir être liés à son tatouage », conclut Christel Nielsen.
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