La deuxième édition du Gitex Africa s’est ouvert le mardi 28 mai et se tiendra jusqu’au 31 mai 2024, à Marrakech, au Maroc. Regroupant des entreprises, des gouvernements, des sociétés et des startups du monde entier, cette rencontre est aussi un moyen pour l’intégration technologique et numérique de l’Afrique de s’imposer aux côtés des grandes capitales technologiques mondiales.
A cet égard, « Investir en Afrique : vaut –il le coup ? », c’est le thème développé lors d’une table ronde ce mercredi 29 mai, mettant en exergue les enjeux d’investissements intercontinentaux.
A cet effet, Mme Elisabeth Morena, Ancienne ministre française de l’Egalité entre les femmes et les hommes a souligné la pertinence du thème. Selon elle, si investir dans un continent comme l’Afrique en 2024 ne valait pas la peine, on n’aurait pas 15 000 personnes venant de 130 pays du monde cette semaine au Maroc.
Assurément, Mme Moreno a décrit le continent comme l’un des multiples clusters en croissance continue en termes d’être humain. A l’en croire, c’est le continent où vous avez le plus grand marché, si l’on considère n’importe quelle ville africaine.
Pour Mme Moreno, l’investissement est avant tout une question d’entrepreneuriat. « S’il n’y a pas d’entreprise à bâtir, il n’y a pas d’investissement et quand on pense au nombre de besoins, nous avons des indépendants, qui peuvent se demander si l’entrepreneuriat est bon ou pas, si des investissements sont nécessaires ou non.
Maintenant, la question n’est pas si l’Afrique est-elle un bon endroit pour investir mais plutôt comment allons-nous accélérer le développement de ce continent ? », a déclaré Mme Elisabeth Moreno.
L’Ancienne ministre française de l’Egalité entre les femmes et les hommes a souligné qu’il est impossible de maintenir les africains dans leur pays, car neuf pays sur dix les plus touchés par le changement climatique se trouvent en Afrique d’où l’existence de la crise de l’immigration.
Mme Moreno de mentionner que les africains ne devraient pas attendre que d’autres personnes viennent investir à leur place et surtout éviter d’aller investir en dehors du continent.
« Nous devons être plus transparents dans nos règles en matière d’investissement, mais en même temps, si on parle d’entrepreneuriat, d’innovation, en termes de potentiel de marché. Oui, l’Afrique est le meilleur endroit pour investir », a-t-elle déclaré.
Cependant, M. Lionel Zinsou, Co-Directeur du groupe Southbridge et ancien Premier Ministre du Bénin a estimé que dans les perspectives actuelles, il y a une situation particulière, à savoir que le marché mondial des introductions en bourse constate que le « cookie » a baissé de 80 %.
Ce qui est un problème pour les startups en Afrique à l’exception des Etats-Unis, a-t-il rajouté.
Selon lui, il est très important d’investir « nos fonds de pension dans les réserves de change des banques centrales, une partie de nos excédents dans les finances publiques en Afrique. » Mr. Zinsou mentionne que « la clé pour augmenter les investissements dans le continent, c’est d’autonomiser le secteur privé »
Dans la même foulée, M. Yussouf Ntwali, Co-fondateur et PDG de BAG au Rwanda, a fait une comparaison entre la manière dont on traite les femmes en matière d’investissement et la manière dont on traite l’Afrique.
Pour lui, les femmes représentent le plus grand potentiel inexploité en terme d’investissement et l’Afrique, malgré ces potentiels, est celle qui reste la plus faiblement soutenue en termes d’investissement.
Ceci pour dire que le capital-investissement va probablement exploser, en Afrique, et M. Ntwali espère que les femmes verront le même traitement à l’avenir
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